[Test] ROG Crosshair X870E Extreme : la carte mère AM5 ultime d’ASUS

Review - ROG Crosshair X870E Extreme

Note Globale - 9

9

La carte mère ASUS ROG Crosshair X870E Extreme est la nouvelle vitrine technologique d’ASUS pour la plateforme AM5. Pensée pour les Ryzen 9000, elle vise l’excellence avec son VRM 20+2, le support de la DDR5-8200+, du PCIe 5.0 et un équipement réseau complet (Wi-Fi 7, 10 GbE, USB4). Nous l’avons testée en profondeur.

User Rating: Be the first one !

Quand ASUS sort une « Extreme », on sait d’avance qu’il ne s’agit pas d’une carte mère pour animer un simple PC bureautique. Non, ici, on parle d’un vaisseau amiral ROG, d’un monolithe électronique gravé pour le socket AM5, taillé pour les Ryzen 9000… ou pour faire pleurer votre portefeuille, selon votre sens de l’humour.

Dévoilée en Chine lors d’un événement ROG officiel, la ROG Crosshair X870E Extreme n’a rien de mesuré. Ni sur le look. Ni sur les spécifications. Ni sur le tarif, mais on y reviendra. Au menu : 20 phases 110A, compatibilité DDR5-8200 et plus (jusqu’à DDR5-9000 avec les Ryzen 8000 Series), Wi-Fi 7, double Ethernet 10 GbE + 5 GbE, PCIe 5.0 généralisé, deux ports USB4 à 40 Gbps, et un design assumé jusqu’au bout des broches. Si la surenchère avait un nom, ce serait sans doute « Extreme« .

Cette carte mère donne le sentiment qu’ASUS a voulu répondre à la MSI MEG X870E Godlike, en allant encore plus loin sur tous les plans. Refroidissement SSD via chambre à vapeur, bundle XXL, fonctions LN2, monitoring haute précision, overclocking intelligent assisté par IA… la Crosshair X870E Extreme transforme littéralement votre configuration en poste de commandement militaire.

Mais cette fois, ASUS n’est plus la carte la plus chère du marché. Avec un tarif à 1149,99 € (en précommande), la Crosshair X870E Extreme se positionne désormais sous la MSI MEG X870E Godlike (1429,99 €), tout en conservant un niveau d’équipement qui n’a rien à lui envier. La stratégie tarifaire change, mais la fiche technique reste démesurée.

Bref, ASUS a levé le pied de la retenue pour foncer à fond sur l’ultra haut de gamme. La Crosshair X870E Extreme, ce n’est pas seulement une carte mère : c’est un statement. Reste maintenant à voir si les performances sont à la hauteur. C’est ce que nous allons vérifier, chiffres à l’appui.


Unboxing : premium jusqu’à la vis de rechange

Le packaging de la ROG Crosshair X870E Extreme ne cherche pas à faire dans la discrétion. La boîte est massive, sombre, élégante, embossée, et surtout ultra-marketing. En façade, les logos ROG et X870E trônent fièrement, comme pour dire : « ceci est une carte mère, pas un simple composant ».

À l’arrière, un résumé complet de la fiche technique vient teaser ce qui vous attend à l’intérieur – comme si vous ne connaissiez pas déjà la bête par cœur avant de craquer 1449 €.

Et dès qu’on soulève le couvercle… petite touche signature : ASUS a imprimé à l’intérieur un guide visuel des systèmes Q-Design, façon mode d’emploi premium. On y retrouve les instructions pour le M.2 Q-Release, le Q-Latch, le Q-Slide et même le PCIe Q-Release Slim, avec des schémas détaillés dignes d’un manuel d’armement militaire.

L’objectif est clair : tout se monte sans outil, sans stress et sans douleur. Même pour ceux qui montent une config une fois par décennie, impossible de se rater.

En retirant la protection plastique rigide, on tombe directement sur la star du show : la carte mère, trônant dans son écrin noir.

Sous la carte, les accessoires s’enchaînent, et il y en a un sacré paquet. ASUS ne se contente pas d’un bundle généreux : c’est un inventaire façon coffre à outils de moddeur fanatique.

On retrouve :

  • Des câbles en veux-tu en voilà (ARGB x4, ventilateurs x4, SATA en tresse ROG…),
  • La carte ROG Q-DIMM.2 avec son propre dissipateur et ses pads thermiques,
  • Un kit de refroidissement additionnel : pads thermiques pour SSD, support de ventilateur DDR5, et même un kit de ventilateurs ROG,
  • L’antenne WiFi Q-Antenna et Q-connector,
  • Le petit lot « collector » : ouvre-bouteille ROG (oui oui), autocollants, logo métallique, tournevis griffé Republic of Gamers et carte VIP !
  • Clé USB avec pilotes et utilitaires, documentation, quick guide, et tout ce qu’il faut pour ne pas se perdre.

Tout est là pour transformer le montage en expérience de luxe. Chaque élément respire la finition haut de gamme. Bref, ASUS ne vend pas seulement une carte mère, elle vend un rituel. Celui de l’installation minutieuse d’un monstre de technologie, dans un silence religieux, avec la douce odeur du plastique neuf et du métal usiné.


Un design qui en impose… même à l’arrêt

Difficile de ne pas s’arrêter un instant devant cette ROG Crosshair X870E Extreme. Avec son format EATX et ses lignes anguleuses sur fond noir mat, elle en impose avant même qu’on ne l’alimente. Le branding “EXTREME” en lettres capitales, les accents métalliques et les reflets subtils viennent rappeler à chaque regard que cette carte ne joue pas dans la même cour que les autres.

Sous ses carénages sculptés, on retrouve un PCB renforcé et intégralement protégé par une backplate pleine taille. Pas juste là pour faire joli, cette plaque arrière joue aussi un rôle de dissipateur passif tout en rigidifiant la carte. Les motifs sérigraphiés et les gravures au dos ajoutent un supplément d’âme, avec un niveau de finition rare, même sur du très haut de gamme.

Et pour ceux qui aiment exposer leur config, ASUS a clairement pensé à eux : le 5″ LCD coulissant sur le bouclier arrière n’est pas là pour faire de la figuration. Informations système, logos animés, GIF personnalisés… l’écran devient une vitrine animée de votre setup. Le genre de détail qui fait son petit effet dans un boîtier vitré ou en open-bench.

Alors oui, certains diront que ce genre de design relève plus du “showcase” que du gain de perf pur. Mais quand on achète une carte à plus de 1000 €, c’est aussi pour se faire plaisir. Et là-dessus, ASUS coche toutes les cases du “hardware porn”.


Chipset X870E & Socket AM5

La ROG Crosshair X870E Extreme s’appuie sur le chipset le plus haut de gamme de la série AMD 800, taillé pour tirer pleinement parti des processeurs Ryzen 9000.

Elle reste pourtant rétrocompatible avec les générations précédentes, à savoir les Ryzen 7000 et 8000.

Sous le capot, un duo de puces Promontory 21 met à disposition un large éventail de lignes PCIe, tout en assurant un support natif de l’USB 4.0. ASUS exploite ce potentiel à fond avec un total de 12 ports USB à l’arrière, dont 2 en USB4 40Gbps, 2 USB-C 10Gbps et 8 USB-A 10Gbps, sans parler des 10 ports en façade supplémentaires via headers internes.

Un support CPU ultra complet

Le socket AM5 implanté au cœur de la ROG Crosshair X870E Extreme est prêt à recevoir jusqu’au Ryzen 9 9950X3D, avec prise en charge native de la DDR5, de l’overclocking et du PCIe Gen5 sur tous les points névralgiques du système.

Pensée pour durer, cette plateforme accueille sans broncher les processeurs AMD Ryzen des séries 7000, 8000, 9000…et même ceux à venir.

Pour une analyse plus complète, nous vous invitons à consulter notre Comparatif des chipsets AMD X870, X670 et B650 : lequel choisir pour les processeurs Ryzen 9000 ?


Le BIOS de la ROG Crosshair X870E Extreme

Un BIOS ROG à la hauteur de sa réputation

Les utilisateurs fidèles à la gamme ROG retrouveront sans surprise l’UEFI bien connu d’ASUS, à la fois intuitif et redoutablement complet. La Crosshair X870E Extreme reprend les fondamentaux qui ont forgé la réputation du BIOS ROG, avec deux interfaces distinctes selon le profil utilisateur.

En mode EZ, l’essentiel est à portée de clic : état du système, priorité de boot, profil EXPO/AEMP, activation du ReSize BAR, accès rapide à Qfan ou encore au nouvel outil Q-Dashboard.

Q-Dashboard : un plan interactif de la carte

C’est l’un des ajouts phares de cette génération. En pressant la touche Insert ou via un clic depuis le mode EZ, on accède au Q-Dashboard : une vue schématique interactive de la carte mère, avec tous les ports et connecteurs identifiés.

Mieux encore, un simple clic sur un port redirige vers les réglages correspondants dans le BIOS. Idéal pour les curieux comme pour les bidouilleurs avertis.

Mode avancé : l’overclocking sans limites

Le cœur de l’action se trouve dans l’onglet Extreme Tweaker. On y retrouve une prise en charge complète de l’EXPO, des profils AEMP, ainsi qu’un accès au Curve Optimizer, à l’overclocking manuel ou AI, et à tous les paramètres de tension, fréquence, PBO ou BCLK.

Le BIOS propose aussi la sauvegarde de profils, le monitoring étendu, le Secure Erase, l’outil EZ Flash 3 et bien entendu, toutes les subtilités pour accorder chaque composant selon vos exigences.

En résumé

Pas de révolution côté BIOS, mais une évolution maîtrisée et une interface toujours aussi agréable.


Alimentation, PCB et Refroidissement

Sous le blindage métallique de la Crosshair X870E Extreme, c’est une véritable centrale électrique qui prend place. ASUS a sorti l’artillerie lourde pour assurer la stabilité, la marge d’overclocking et la longévité, même avec les processeurs Ryzen les plus affamés de la génération 9000.

Une VRM bodybuildée : 20+2+2 phases de 110A

Au centre de l’alimentation, on trouve une structure en 20 phases Vcore à 110A, accompagnée de 2 phases SoC à 110A et 2 phases auxiliaires à 80A. Traduction : la carte est conçue pour encaisser des charges de courant que même un Ryzen 9 9950X3D sous azote liquide aurait du mal à saturer.

Les composants sont triés sur le volet, avec des condensateurs 10K Black Metallic, des selfs MicroFine, et le tout piloté par une solution Extreme Engine Digi+ maison. C’est précis, costaud, et calibré pour les profils de tension les plus exigeants.

Le processeur est alimenté par deux connecteurs d’alimentation ProCool II, pensés pour assurer une stabilité optimale même en cas de forte charge.

Refroidissement VRM : pas juste massif, mais intelligent

Les dissipateurs thermiques VRM sont imposants, mais pas que. ASUS y a intégré un système de caloducs traversants, surplombé d’un dissipateur secondaire, et ventilé par un connecteur dédié pour ventilateur VRM.

Les tests internes montrent que même à pleine charge, les températures VRM restent très contenues, et surtout stables. La ventilation additionnelle n’est pas indispensable en usage standard, mais elle deviendra un vrai plus si vous poussez la carte en overclocking musclé.

Refroidissement actif : une gestion sur mesure

La ROG Crosshair X870E Extreme ne plaisante pas avec la ventilation. En plus d’un ensemble généreux de dissipateurs passifs, ASUS mise sur une gestion active bien pensée : huit headers PWM sont répartis sur la carte pour piloter ventilateurs de boîtier, radiateurs, pompes et refroidissement VRM. On y trouve deux headers W_PUMP+, un pour le ventilateur du radiateur VRM, et même des connecteurs spécifiquement étiquetés pour les radiateurs AIO.

À cela s’ajoute un monitoring logiciel et BIOS ultra complet, avec notamment le Q-Fan Control dans le BIOS ou Fan Xpert 4 dans Armoury Crate. Chaque connecteur peut être lié à une sonde thermique dédiée, permettant d’adapter dynamiquement les courbes de ventilation à la charge réelle.

PCB renforcé, backplate métal, pads thermiques partout

Le PCB 10 couches garantit une transmission de courant stable et une meilleure isolation électromagnétique, sans parler d’un routing mémoire plus net – utile à très haute fréquence DDR5. Au dos, on retrouve une backplate métallique intégrale, non seulement décorative, mais surtout thermique : elle est bardée de pads thermiques pour récupérer la chaleur des modules les plus exposés.

Cette conception à double étage (dessus/dessous) permet de mieux répartir la chaleur générée par les phases d’alimentation et les SSD. Et franchement, sur une carte aussi dense, chaque degré gagné compte.


Mémoire DDR5 : des chiffres à faire tourner la tête

La ROG Crosshair X870E Extreme ne fait évidemment aucun compromis côté mémoire. Elle embarque quatre slots DDR5 capables d’accueillir jusqu’à 256 Go, avec prise en charge des profils EXPO et des optimisations maison AEMP.

Des fréquences folles selon la génération de CPU

ASUS annonce des capacités d’overclocking RAM jusqu’à :

  • 8200+ MT/s avec les Ryzen 9000
  • 9000+ MT/s avec les Ryzen 8000
  • 8000+ MT/s avec les Ryzen 7000

Des chiffres qui font rêver, ou sourire, selon votre niveau de scepticisme. Car oui, dans les faits, on atteindra plutôt entre 7200 et 8000 MT/s stables avec un kit bien calibré et un IMC solide. Mais cette latitude reste une excellente nouvelle pour les amateurs de tuning extrême, d’autant que la carte est livrée avec un support de ventilateur DDR5 dans le bundle, histoire de maintenir les modules au frais si besoin.

NitroPath : buzzword marketing ou vraie plus-value ?

Derrière ce nom qui sent le nom de code de missile balistique, ASUS promet une amélioration du signal mémoire, grâce à un design PCB optimisé et une distribution plus propre des tensions. En pratique, cela facilite la montée en fréquence sans instabilité, surtout quand on jongle avec des kits haute capacité.

Couplé aux outils AEMP et à l’interface de réglage du BIOS, cela rend l’overclocking RAM moins intimidant qu’il ne l’a jamais été. Même pour ceux qui n’ont pas envie de passer leurs soirées dans le menu « timing secondaire ».


PCIe 5.0 en double dose, mais attention aux combinaisons

Quand on parle de « carte mère extrême », on pense souvent à une fiche technique démesurée, pleine de chiffres à rallonge. Ici, ASUS a misé sur la performance ciblée plutôt que sur la surenchère. La Crosshair X870E Extreme ne cherche pas à empiler les options pour impressionner, mais plutôt à offrir une plateforme taillée pour le GPU et le SSD principal, quitte à faire l’impasse sur certains excès qu’on retrouve chez la concurrence. Approchons-nous un peu pour y voir plus clair.

Elle propose deux slots PCIe x16 câblés en Gen5, équipés du Q-Release Slim, ce petit levier bien pratique qui permet de retirer une carte graphique sans passer par l’étape « décapsulage nerveux du PCB ».

Mais parlons-en, justement. ASUS avait été pointé du doigt sur ses générations précédentes pour un Q-Release un peu trop… agressif. Bonne nouvelle ici : la X870E Extreme embarque la version corrigée du mécanisme. Donc oui, rassurez-vous : le système présent ici est bien la version révisée, pensée pour éviter tout accident. Vous pouvez donc clipser/déclipser vos GPU les yeux (presque) fermés.

Donc oui, 2x slots PCIe x16 câblés en Gen5, mais comme toujours, il y a des subtilités :

  • En mono-GPU, le premier slot tourne à x16 complet.
  • En double-GPU, on passe en x8/x8.
  • Et si vous remplissez tous les slots M.2, surtout le M.2_3, attention : le second slot PCIe peut tomber à x4… voire être désactivé si vous activez aussi le M.2_2.

Autrement dit : les lignes PCIe sont là, mais le chipset n’est pas infini. On est sur de la très haute densité, donc chaque slot compte. Ce n’est pas une faiblesse, mais il faudra planifier un minimum votre config.


Stockage : 5 x M.2, 1 SlimSAS, 4 SATA

La X870E Extreme supporte jusqu’à 5 SSD M.2, dont trois câblés en PCIe 5.0 x4, pour des vitesses à faire pâlir n’importe quel RAID. Le slot M.2_1 accepte même les modules 22110, souvent utilisés sur les SSD haut de gamme pros.

Ajoutez à cela un port SlimSAS pour les SSD pros et quatre ports SATA si vous avez encore de vieux disques à caser.

Et quatre ports SATA 6 Gb/s pour les disques durs ou SSD 2.5″

Côté compatibilité, voici la répartition selon les CPU :

  • Ryzen 9000/7000 : M.2_1, M.2_2, M.2_3 actifs, tous en PCIe 5.0
  • Ryzen 8000 : seul le M.2_1 fonctionne, en PCIe 4.0
  • Les deux M.2 via Q-DIMM.2 : toujours en PCIe 4.0 x4

Attention, les combinaisons de slots activés influencent directement le fonctionnement des ports PCIe x16. On recommande de bien lire la table de bifurcation (dispo sur le site ASUS) avant de s’étonner que votre GPU ne tourne plus qu’en x4…

Refroidissement des SSD : bien pensé, bien réparti

Là où ASUS va plus loin que la fiche technique, c’est sur le refroidissement. Le slot principal, lui, a droit à un traitement royal : le 3D VC M.2 Heatsink. Il intègre une chambre à vapeur reliée à des caloducs étendus, avec une plaque d’égalisation thermique. Aucun outil n’est nécessaire pour l’installation grâce à un mécanisme EZ DIY innovant !

Objectif : maximiser la surface de dissipation et garder les SSD PCIe 5.0 sous contrôle, même en usage intensif. Résultat ? Moins de throttle, plus de perfs, et une durée de vie prolongée pour vos disques les plus capricieux.

Un large dissipateur en aluminium vient recouvrir les deux autres slots M.2, assurant une surface de dissipation cohérente avec le reste de la carte. À noter que les trois emplacements embarqués bénéficient chacun d’une plaque arrière dédiée, un vrai plus pour évacuer efficacement la chaleur, surtout avec des SSD double face.

Mais malgré tous les beaux discours sur le « EZ DIY » et les systèmes sans outil, ASUS continue d’imposer une fixation à quatre vis pour ce dissipateur. Une incohérence un peu frustrante : l’esprit « plug & play » s’arrête pile au moment où on aimerait justement gagner du temps.

Installation sans outil : le trio gagnant Q-Latch, Q-Slide et Q-Release

Comme sur les dernières productions ROG, ASUS propose une expérience 100 % sans tournevis pour l’installation des SSD M.2. Entre le Q-Latch, le Q-Slide (fixation par rail) et le Q-Release (levier pour le dissipateur), tout est pensé pour que le montage se fasse rapidement, proprement, et sans risquer de vis perdue ou de patte tordue.

Le combo refroidissement + ergonomie fait clairement la différence ici.

ROG Q-DIMM.2 : deux SSD de plus, sans tournevis et sans prise de tête

Le bundle de la Crosshair X870E Extreme inclut la toute nouvelle carte d’extension ROG Q-DIMM.2, qui permet d’ajouter deux SSD M.2 PCIe 4.0 à côté des slots mémoire. L’ensemble est refroidi par deux imposants dissipateurs thermiques en aluminium, bien pensés pour profiter du flux d’air général du boîtier et éviter toute montée en température inutile.

Mais là où ASUS marque un vrai point, c’est sur l’ergonomie. Fini les petits clips fragiles et les vis minuscules du DIMM.2 classique : la version « Q » passe enfin au 100 % tool-less, avec un système de fixation simple et solide à la fois.

Franchement, après avoir galéré sur les générations précédentes, cette évolution est la bienvenue. Une vraie avancée dans l’esprit EZ PC DIY, qui simplifie la vie sans sacrifier la fiabilité.


USB : le buffet est ouvert

ASUS a visiblement prévu que vous alliez brancher… absolument tout ce que vous possédez. La ROG Crosshair X870E Extreme propose jusqu’à 22 ports USB cumulés, répartis intelligemment entre l’arrière et l’avant du boîtier.

Côté façade (via headers internes), on retrouve :

  • 1 connecteur USB-C 20 Gbps capable de délivrer jusqu’à 60W en Power Delivery (PD 3.0 / QC 4+)
  • 1 USB-C 10 Gbps
  • 4 ports USB 5 Gbps supplémentaires
  • 4 ports USB 2.0, toujours utiles pour le watercooling, les lecteurs de cartes ou le RGB

À l’arrière, on retrouve :

  • 2 ports USB4 (40 Gbps) en Type-C — parfaits pour du stockage ultra-rapide ou un écran DisplayPort
  • 8 ports USB-A 10 Gbps
  • 2 autres USB-C 10 Gbps

Et comme si ce n’était pas assez, ASUS a intégré l’USB Wattage Watcher, pour suivre en temps réel la consommation électrique des appareils connectés au port 20 Gbps. Oui, vous pouvez littéralement surveiller la recharge de votre smartphone depuis votre BIOS ou via Armoury Crate. Gadget ? Peut-être. Mais avouez, ça flatte l’égo de n’importe quel monteur soigneux. Bref, même les utilisateurs de hubs en cascade devraient y trouver leur compte.


Ethernet 10G + 5G, Wi-Fi 7, Bluetooth 5.4

Sur le terrain du réseau, la Crosshair X870E Extreme coche toutes les bonnes cases — et même quelques-unes en avance sur leur temps.

Commençons par le filaire, avec non pas un, mais deux ports Ethernet haut débit :

  • Un port Marvell AQtion à 10 Gb/s, idéal pour du NAS, de la création en réseau local ou du streaming 4K sans sourciller.
  • Un port Realtek 5 GbE, parfait en secours ou pour séparer les flux (jeu/stream, data/local).

À eux deux, ces ports couvrent la majorité des usages exigeants sans qu’il soit nécessaire d’ajouter une carte réseau dédiée. ASUS y ajoute même son classique LANGuard, pour filtrer les surtensions et les parasites réseau — utile si vous avez déjà cramé une carte en branchant un câble RJ45 cheap…

Côté sans-fil, on passe dans le registre futuriste :

  • Wi-Fi 7 (802.11be, 2×2), avec bande passante jusqu’à 6,5 Gbps en 320 MHz, compatible 2.4 / 5 / 6 GHz.
  • Bluetooth 5.4, pour une meilleure gestion des appareils connectés et un peu moins de latence.

Petit point à retenir : pour profiter pleinement du Wi-Fi 7, vous aurez besoin de Windows 11 24H2 ou ultérieur. Sous Windows 10, ce sera Wi-Fi 6E au mieux, avec des pilotes limités. Donc si vous voulez tout débloquer, prévoyez une config logicielle à jour.


Audio et I/O : du haut de gamme jusqu’au bout des jacks

Sur une carte à 1449 €, on ne s’attend pas à entendre grésiller du MP3 mal compressé. Et ASUS, fidèle à sa réputation, a sorti le combo classique mais efficace : ROG SupremeFX + ESS DAC, avec en prime des jacks rétroéclairés, parce que pourquoi pas.

Audio : SupremeFX ALC4082 + ESS ES9219 Quad DAC

Le codec utilisé est l’ALC4082 de Realtek, un modèle haut de gamme bien connu, ici épaulé par un DAC ESS ES9219 pour améliorer la restitution, notamment au casque. ASUS annonce un rapport signal/bruit de 120 dB en lecture, et jusqu’à 32 bits / 384 kHz pour les audiophiles connectés en façade. Pas mal pour une carte mère, même si on reste loin des interfaces audio externes très haut de gamme.

La section audio est isolée, avec ses propres condensateurs premium, un blindage SupremeFX Shielding, et une sortie optique S/PDIF à l’arrière. De quoi alimenter un bon DAC externe ou une barre de son haut de gamme, sans interférences parasites du reste de la carte.

Petit détail : la prise LINE OUT arrière ne supporte pas l’audio spatial, il faudra passer par le jack avant pour profiter de cette fonction… ou opter pour un casque USB ou un DAC.


Une boîte à outils complète pour les furieux du tuning

ASUS n’a pas juste collé deux boutons sur le PCB pour faire joli. La ROG Crosshair X870E Extreme déploie un vrai arsenal pour les overclockeurs, qu’ils soient amateurs de sessions LN2 à -150°C ou juste friands de réglages manuels.

Overclocker’s Toolkit : tout y est, et plus encore

Sur le PCB, et notamment sur le bas, on retrouve l’attirail complet :

  • ReTry Button : redémarrage forcé en cas de plantage
  • Safe Boot : boot direct en mode sécurisé
  • Switch Slow Mode & RSVD : stabilisation en conditions extrêmes (jusqu’à -120°C)
  • LN2 Mode : active les fonctions dédiées au refroidissement azote liquide
  • ProbeIt : 18 points de mesure pour la tension, accessibles à la sonde
  • BCLK Buttons : ajustement du Base Clock à la volée
  • BIOS Switch : pour jongler entre deux profils

Ces fonctions sont là non pas pour épater la galerie, mais bien pour répondre aux exigences des passionnés de benchs borderline, ou des bricoleurs exigeants.

À cela s’ajoutent d’autres connecteurs pensés pour le monitoring et la personnalisation poussée, comme un header thermique, un connecteur ARGB Gen 2 en 6 broches pour deux canaux RGB adressables, le FlexKey reprogrammable, ou encore un switch PCIe Mode pour gérer manuellement la répartition des lignes. Rien ne manque à l’appel pour les utilisateurs qui veulent tout configurer, tout surveiller… ou tout montrer.

Overclocking intelligent : automatisme et finesse

ASUS intègre aussi ses outils maison côté BIOS et soft :

  • AI Overclocking : analyse du CPU, du refroidissement, des charges réelles et ajustement automatique des fréquences/tensions
  • Dynamic OC Switcher : bascule en temps réel entre OC manuel et PBO selon les charges
  • Core Flex : vous permet de définir des seuils personnalisés (température, ampérage, tension) pour moduler finement les performances du CPU
  • Asynchronous Clock : isole le BCLK CPU des autres composants pour overclocker sans impacter la RAM ou le PCIe
  • PBO Enhancement : pousse encore plus loin le Precision Boost Overdrive natif d’AMD avec des réglages spécifiques (EDC, PPT, TDC…)

Et pour ceux qui exécutent des charges de travail d’IA, ASUS propose AI Cache Boost, qui peut accélérer les performances jusqu’à 12,75 %. 


Armoury Crate : Un logiciel à la hauteur du hardware

Qui dit carte mère haut de gamme, dit interface logicielle à la hauteur. Et sur ce point, ASUS maîtrise son sujet avec Armoury Crate 6. L’outil centralise tout : contrôle des ventilateurs, supervision du matériel, mise à jour des pilotes, et personnalisation de l’affichage du LCD embarqué.

Dès l’ouverture du tableau de bord, on tombe sur une vue d’ensemble claire des fréquences, températures et tensions en temps réel. Les différents ventilateurs branchés sur la carte sont détectés automatiquement, et Fan Xpert 4 permet de les régler avec précision : mode silencieux, turbo, pleine vitesse, ou même profil entièrement personnalisé en fonction de la courbe de température.

L’écran LCD de 5 pouces n’est pas juste là pour flatter la rétine. ASUS a pensé à ceux qui aiment personnaliser leur machine jusqu’au moindre pixel. Fonds statiques, animations exclusives ou image perso (format JPEG, jusqu’à 64 Mo), tout est prévu pour habiller visuellement la bête.

Mais l’intérêt ne s’arrête pas là. Dans le menu des paramètres, on peut régler la luminosité, définir un mode veille qui éteint automatiquement l’écran quand le PC passe en standby, et surtout activer un centre de surveillance thermique. En cas de surchauffe, une alerte visuelle s’affiche directement à l’écran. L’utilisateur peut fixer lui-même le seuil critique, entre 75 °C et 100 °C, un vrai plus pour ceux qui laissent tourner leur machine en continu, même écran éteint.

Les headers ARGB Gen 2 bénéficient d’un suivi détaillé via la section dédiée aux connecteurs adressables, avec détection du nombre de LEDs branchées. De quoi adapter effets et animations à la configuration réelle, sans avoir à tâtonner.

Côté monitoring, l’onglet Informations du disque donne accès aux données S.M.A.R.T. complètes, avec température, cycles d’écriture, durée de vie estimée et interface utilisée. Un bon point pour ceux qui veulent suivre de près la santé de leurs SSD PCIe 5.0.

Enfin, mention spéciale à la fonction de calibration d’antenne Wi-Fi (Q-Antenna) : à l’aide d’un scan rapide ou d’un détecteur de direction, vous pouvez ajuster l’orientation de l’antenne pour obtenir le meilleur signal possible.

Une idée simple, mais redoutablement efficace pour ceux qui jonglent avec un routeur éloigné.


Écran LCD intégré : l’effet “waouh” programmable

Dès qu’on pose les yeux sur la ROG Crosshair X870E Extreme, impossible de passer à côté de son écran LCD 5 pouces en façade. ASUS n’a pas juste collé un petit afficheur pour décorer : ce panneau en couleur et entièrement personnalisable via Armoury Crate joue un vrai rôle dans l’expérience utilisateur, à mi-chemin entre monitoring et vitrine esthétique.

Installé au-dessus des connectiques arrière, l’écran glisse latéralement pour éviter d’obstruer les ventilateurs ou les AIO un peu imposants. Un détail bien vu, surtout dans les builds compacts ou chargés.

Via Armoury Crate, on peut y afficher :

  • Des infos système en temps réel (température CPU, fréquences, voltage…)
  • Des animations ROG ou des visuels personnalisés (GIF, image, texte)
  • Le statut de charge USB grâce à Wattage Watcher, si vous utilisez le port USB-C 20 Gbps en façade

C’est clairement un gadget… mais un gadget utile, qui ajoute un côté “showroom” à la machine tout en rendant visible l’état du système sans avoir besoin d’un second écran ou d’ouvrir le boîtier.


Test ROG Crosshair X870E Extreme avec Ryzen 9 9900X

Configuration de test

Fréquences boost observées

La ROG Crosshair X870E Extreme permet au Ryzen 9 9900X d’exprimer tout son potentiel. En test monocœur sous Cinebench R23, le CPU grimpe à 5615 MHz, ce qui correspond parfaitement aux spécifications d’AMD.

En charge multicœur, la fréquence oscille entre 4935 et 5055 MHz, avec une consommation mesurée de 162 Watts en mode standard.

Comparée à la seule autre carte mère de sa catégorie actuellement disponible, la MSI MEG X870E Godlike, la ROG Crosshair X870E Extreme affiche des fréquences boost très proches, avec un léger retrait en mono-cœur (5615 MHz contre 5625 MHz) et une plage multicœur un peu inférieure (4935–5055 MHz contre 5000–5060 MHz), tout en maintenant une consommation équivalente de 162 W. Les deux modèles respectent parfaitement les spécifications annoncées par AMD.

Cinebench R23

Sous Cinebench R23, le Ryzen 9 9900X enregistre un score multicœur de 32 644 points et un score monocœur de 2104 points sur la ROG Crosshair X870E Extreme.

Ces performances placent cette carte au niveau des autres modèles X870E testés jusqu’à présent, les écarts observés étant minimes et pouvant s’expliquer par les marges classiques de benchmarking ou des versions de BIOS différentes. À titre de comparaison, la MSI MEG X870E Godlike affiche respectivement 32 654 points et 2115 points.

Performances SSD PCIe 5.0

Installé sur le slot principal de la ROG Crosshair X870E Extreme, notre SSD PCIe 5.0 a atteint 14 421 Mo/s en lecture et 12 867 Mo/s en écriture sous CrystalDiskMark, malgré un taux de remplissage de 64 %. Grâce au 3D VC M.2 Heatsink d’ASUS – un système intégrant une chambre à vapeur, des caloducs étendus et une plaque d’égalisation thermique – la température est restée sous les 68 °C, évitant tout throttling, même après plusieurs passes.

À titre de comparaison, le même SSD, testé vide sur la MSI MEG X870E Godlike et refroidi par le M.2 Shield Frozr, a plafonné à 10 453 Mo/s en écriture SEQ128K, avec une température atteignant 81 °C. Cette différence met en lumière l’avantage thermique de la solution ASUS, mieux adaptée aux contraintes des SSD PCIe 5.0 haut de gamme.

AIDA64 : Cache & Mémoire DDR5

Lors du benchmark AIDA64 exécuté sur la ROG Crosshair X870E Extreme, le Ryzen 9 9900X, associé à de la DDR5-6000 CL30, a délivré des débits mémoire élevés : 78 309 MB/s en lecture, 80 704 MB/s en écriture et 72 150 MB/s en copie, avec une latence mesurée à 77,8 ns.

Les performances du cache s’alignent avec les attentes : le cache L1 atteint 7 942,5 GB/s en lecture et 4 011,8 GB/s en écriture, tandis que le cache L2 affiche 2 873,4 GB/s en lecture et 1 893,6 GB/s en écriture. Enfin, le cache L3 monte à 1 037,7 GB/s en lecture et 1 131,2 GB/s en écriture. Ces résultats positionnent la carte ASUS parmi les meilleures X870E testées jusqu’à présent, avec des performances légèrement supérieures à la moyenne, confirmant une bonne optimisation de la gestion mémoire et cache.

Geekbench 3.4 & 6

Les scores obtenus dans Geekbench sont conformes aux attentes avec cette plateforme haut de gamme. Sous Geekbench 6, le Ryzen 9 9900X atteint 3 232 points en mono-cœur et 20 026 points en multicœur, des résultats solides qui confirment la bonne gestion du boost et de l’alimentation sur la carte ASUS.

Du côté de Geekbench 3.4, on relève 9 678 points en single-core et 93 382 points en multi-core, des valeurs qui s’inscrivent dans la continuité des autres modèles X870E testés, avec des écarts minimes relevant des marges de variation entre BIOS ou environnements logiciels.

Voici un comparatif rapide des performances Geekbench du Ryzen 9 9900X entre la ROG Crosshair X870E Extreme et la MSI MEG X870E Godlike :

BenchmarkROG X870E ExtremeMSI X870E Godlike
Geekbench 6 – Single-Core3 232 pts3 311 pts
Geekbench 6 – Multi-Core20 026 pts20 197 pts
Geekbench 3 – Single-Core9 678 pts9 870 pts
Geekbench 3 – Multi-Core93 382 pts95 268 pts

Les scores obtenus sur la MSI MEG X870E Godlike sont légèrement supérieurs à ceux de la ROG Crosshair X870E Extreme, avec des écarts compris entre 1 % et 2,4 % selon le test. Ces différences, bien que mesurables, relèvent des marges normales de variation entre deux plateformes équivalentes et n’ont pas d’impact significatif en usage réel.


Overclocking avec la ROG Crosshair X870E Extreme

Overclocking CPU

Pour l’overclocking, nous avons activé le Precision Boost Overdrive (PBO) Level 1, le mode le plus poussé disponible dans l’UEFI de la ROG Crosshair X870E Extreme. Cette configuration s’est révélée parfaitement stable, sans nécessiter d’ajustements manuels, ce qui n’était pas le cas sur toutes les cartes X870E testées jusqu’ici.

Sous Cinebench R23, le Ryzen 9 9900X a atteint une consommation mesurée à 240 W et une température maximale du CPU package de 95 °C. Il est important de noter que la température ambiante était de 26 °C lors du test, contre 22 °C pendant les autres tests.

Le score multicœur a grimpé à 34 375 points, soit une progression nette par rapport au profil par défaut (32 644 points).

Overclocking DDR5

EXPO Tweaked

L’overclocking mémoire a été réalisé tout d’abord en activant simplement le profil EXPO Tweaked dans le BIOS de la ROG Crosshair X870E Extreme. Les timings primaires (30-36-36-76) sont restés strictement inchangés, mais ASUS applique un affinement automatique sur les timings secondaires et tertiaires, permettant d’optimiser davantage les performances sans compromettre la stabilité.

Voici un tableau comparatif simple et lisible entre les deux profils EXPO sur la ROG Crosshair X870E Extreme :

Profil mémoireLectureÉcritureCopieLatence
EXPO standard78 309 MB/s80 704 MB/s72 150 MB/s77,8 ns
EXPO Tweaked84 805 MB/s88 945 MB/s77 501 MB/s68,5 ns
Gain+8,3 %+10,2 %+7,4 %–9,3 ns

Résultat : les débits relevés sous AIDA64 grimpent à 84 805 MB/s en lecture, 88 945 MB/s en écriture et 77 501 MB/s en copie, avec une latence abaissée à 68,5 ns. Une amélioration notable par rapport aux profils EXPO standards, qui témoigne de la qualité de l’intégration mémoire sur cette carte et de l’efficacité du tuning automatique d’ASUS.

ROG BIOS Memory Presets

Nous avons également testé un profil mémoire plus ambitieux, en activant l’un des presets optimisés disponibles dans le BIOS de la ROG Crosshair X870E Extreme, cette fois avec un kit DDR5-6400 CL32. Ce profil prêt à l’emploi a permis un overclocking immédiat sans réglage manuel, tout en conservant une excellente stabilité.

Les performances mesurées sous AIDA64 s’envolent : 88 083 MB/s en lecture, 99 064 MB/s en écriture, et 82 174 MB/s en copie, avec une latence réduite à 66,9 ns. Une configuration particulièrement efficace, qui illustre la maturité de l’UEFI ASUS et la qualité de ses profils prédéfinis pour les modules haute fréquence.

Overclocking RAM manuel

Enfin, nous avons tenté un overclocking manuel avancé en poussant un kit DDR5 Asgard 7600 MHz à 8000 MT/s, toujours sur la ROG Crosshair X870E Extreme, en mode Gear 2. Ce réglage a été appliqué manuellement avec des timings de 36-46-46-38, à 1,5 V, et s’est avéré parfaitement stable.

Sous AIDA64, les performances explosent : 96 377 MB/s en lecture, 106 967 MB/s en écriture, 93 976 MB/s en copie, avec une latence contenue à 67,3 ns. Des résultats impressionnants qui confirment la robustesse du signal mémoire sur cette carte.

Gestion thermique des VRM : un match équilibré

Pour évaluer la gestion thermique des modules VRM, nous avons réalisé un stress test dédié de 30 minutes sous Cinebench R23. Le Ryzen 9 9900X était maintenu à 100 % de charge, avec une température processeur de 95 °C et une consommation maximale de 240 W.

Sur la ROG Crosshair X870E Extreme, les températures relevées ont atteint 66 °C sur les étages de puissance et 61 °C sur le VRM SoC. Des valeurs parfaitement maîtrisées, même en pleine charge, qui confirment l’efficacité du dissipateur massif d’ASUS.

Pour rappel, la MSI MEG X870E Godlike avait, quant à elle, affiché 61 °C sur les VRM, mais avec une température ambiante plus modérée (22 °C contre 26 °C pour la ROG lors de notre test). Au final, les deux cartes offrent une gestion thermique équivalente sur ce terrain, ce qui n’est pas surprenant compte tenu des solutions de refroidissement imposantes intégrées sur chacune d’elles.

Cette parité confirme que les deux modèles disposent d’une conception VRM robuste et bien refroidie, indispensable pour les configurations haut de gamme utilisant des processeurs Ryzen 9000.

Le nombre de phases CPU : stabilité ou argument marketing ?

Pour rappel, la MSI MEG X870E Godlike utilise 24 phases CPU de 110A, contre 20 phases de 110A sur la ROG Crosshair X870E Extreme. Avec notre CPU consommant jusqu’à 240 W, nous ne dépassons jamais 200 A en réalité, soit environ 10 A par phase sur l’ASUS ou 8,3 A par phase sur la MSI.

Avoir plus de phases sur une carte mère permet de mieux gérer la chaleur et les pics de consommation, ce qui est crucial pour l’overclocking ou les tâches lourdes. Plus il y a de phases, plus la charge est répartie, ce qui réduit l’effort individuel de chaque phase et donc la chauffe. Cela permet aussi d’assurer une meilleure stabilité lorsque le processeur est fortement sollicité.

Cependant, pour un utilisateur classique ou même pour des usages exigeants mais raisonnables, cela ne change pas grand-chose. C’est un peu comme avoir un moteur de voiture capable de rouler à 300 km/h alors qu’on reste à 130 km/h sur l’autoroute : la puissance est là, mais elle n’est pas nécessairement exploitée.

L’essentiel est de comprendre que plus de phases ne signifie pas forcément plus de performances, mais plutôt plus de stabilité et une meilleure gestion de la chaleur et de la consommation. En pratique, que la carte ait 20 ou 24 phases, tant que la capacité totale dépasse largement la consommation du processeur, l’impact réel reste limité.

Malgré la différence de conception avec 24 phases CPU de 110A sur la MSI MEG X870E Godlike contre 20 phases de 110A sur la ROG Crosshair X870E Extreme, les températures observées sur les deux cartes restent similaires.

Cela signifie qu’ASUS compense l’écart en adoptant un dissipateur VRM légèrement plus robuste. La gestion thermique reste donc comparable entre les deux modèles, malgré le nombre de phases en faveur de MSI.

En pratique, cela prouve que le nombre de phases seul n’est pas le seul indicateur de la gestion thermique d’une carte mère. C’est l’ensemble de la conception qui détermine l’efficacité, et ASUS parvient ici à maintenir des températures proches de la MSI malgré une configuration légèrement moins généreuse en phases.


Conclusion

 

test rog crosshair x870e extreme
[Test] ROG Crosshair X870E Extreme : la carte mère AM5 ultime d’ASUS
Conclusion

La ROG Crosshair X870E Extreme s’inscrit dans la pure tradition ASUS ROG : celle de l’excès parfaitement maîtrisé. Suréquipée, visuellement marquante, bardée de technologies avancées pour l’overclocking, le refroidissement et la connectivité, elle coche méthodiquement chaque case du cahier des charges du passionné exigeant. Conçue pour accueillir les processeurs Ryzen 9000 dans les meilleures conditions, elle s’adresse clairement à ceux qui ne veulent faire aucun compromis – ni sur les performances, ni sur l’apparence, ni sur la souplesse d’utilisation.

Dès les premières minutes de test, la carte impressionne par sa stabilité, son efficacité thermique et son souci du détail. Le 3D VC M.2 Heatsink, intégrant une chambre à vapeur, fait immédiatement la différence face aux solutions concurrentes, maintenant les SSD PCIe 5.0 à bonne température, même après plusieurs passes soutenues. L’UEFI est toujours aussi complet, les outils d’overclocking nombreux, précis et puissants, et le BIOS s’est montré parfaitement stable, y compris avec des réglages agressifs comme le PBO Level 1 et OC RAM à 8000 MHz.

Les performances brutes sont à la hauteur de ce qu’on attend d’une carte de cette trempe. Que ce soit sous Cinebench, Geekbench, ou dans les tests mémoire AIDA64, la Crosshair X870E Extreme rivalise sans peine avec la MEG X870E Godlike, voire la surpasse sur certains points comme le refroidissement SSD, la gestion des profils mémoire EXPO optimisés ou encore les températures VRM.

Mais tout n’est pas parfait. Le prix, d’abord, même si inférieur à celui de la Godlike, reste élevé : 1 149,99 € au moment de publier ces lignes. C’est une somme conséquente, même pour un produit aussi luxueux. Ensuite, le design du PCB, pourtant imposant, n’intègre "que" trois slots M.2 directement soudés, les deux autres étant sur carte fille. De même, l’organisation des lignes PCIe implique des compromis : certaines combinaisons GPU + SSD peuvent entraîner des désactivations de ports ou des baisses de bande passante. Ce n’est pas un problème si l’on connaît bien son matériel, mais cela peut surprendre à ce niveau de gamme.

Enfin, ASUS persiste à employer des finitions miroir qui, si elles flattent l’œil, restent très sensibles aux micro-rayures. Le recours à un verre plus résistant (type Gorilla Glass) serait bienvenu pour faire perdurer l’esthétique dans le temps.

En résumé, la ROG Crosshair X870E Extreme n’est pas une carte mère destinée au plus grand nombre. Elle s’adresse à une élite technophile, à ceux qui montent des machines d’exception et veulent un produit sans compromis. Et dans ce rôle, elle excelle. Derrière son tarif haut perché, elle offre une expérience utilisateur à la fois premium et efficace, avec des choix techniques cohérents et une finition presque irréprochable. C’est une base solide, ambitieuse, et franchement difficile à prendre en défaut. Bref, un choix de connaisseur, et malgré le tarif, elle décroche notre Award 'de l'équipe "Choix de l'équipe" haut la main.

Qualité / Finition
10
Capacité d'Overcloking (VRM)
9
Refroidissement actif & passif
9.5
Connectivité
9.4
Capacité de stockage
8.5
Prix
7.5
Note des lecteurs0 Note
0
Points forts
Qualité de fabrication irréprochable : PCB 10 couches, backplate thermique, finition haut de gamme.
Refroidissement SSD PCIe 5.0 efficace grâce au 3D VC M.2 Heatsink
Installation sans outil bien pensée (Q-Latch, Q-Release, Q-Slide)
Connectivité de pointe : Wi-Fi 7, Ethernet 10 GbE + 5 GbE, USB4, jusqu’à 22 ports USB cumulés
Bundle généreux : Q-DIMM.2, accessoires ROG, antenne Wi-Fi 7
Gestion thermique solide : VRM bien refroidis, nombreux headers PWM
BIOS UEFI extrêmement complet, stable et riche en outils d’OC
Monitoring poussé via l'écran LCD intégré personnalisable
Points faibles
Prix élevé
Seulement 3 SSD M.2 sur le PCB principal (les deux autres via carte fille)
Bifurcation PCIe complexe : certaines combinaisons limitent le x16 ou désactivent des slots
Surface miroir LCD sujette aux micro-rayures : ASUS devrait passer à un matériau plus résistant.
Pas totalement Tools-free
9

ph award choix equipe

Wael.K

Ravi de vous accueillir sur ma page dédiée aux articles ! Je suis Wael El Kadri, et je suis un ingénieur civil de profession. Mais ma véritable passion est le matériel informatique. J'en suis passionné depuis l'âge de 12 ans, et j'aime apprendre et découvrir de nouvelles choses. En 2016, j'ai créé ma page personnelle sur les réseaux sociaux, baptisée Pause Hardware. C'est là que je partage mes créations en modding, mais aussi divers sujets liés au matériel informatique en général. J'ai également crée le site web, pausehardware.com, en 2019 où je publie des articles plus approfondis sur le matériel à travers des tests et revues et articles de news. J'ai eu l'opportunité de participer en tant qu'exposant à plusieurs événements liés aux jeux vidéo, aux côtés de grandes marques, notamment lors de la Paris Game Week en 2018 et 2019. Je reste constamment en quête de nouvelles manières de partager mes connaissances et ma passion pour le matériel informatique avec d'autres passionnés. Voici quelques publications médiatiques qui ont mis en lumière mon travail : Deux articles dans le magazine Extreme PC, parus dans ses  numéros 1 et 21 : Extreme PC Magazine Issue 21 (adobe.com) Également, un article sur Forbes intitulé "Dix Modèles de PC Incroyables en 2021" sur forbes.com : Ten Incredible PC Mods Of 2021 (forbes.com)
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Ubis

Merci pour ce test. La comparaison avec la Godlike est intéressante. Et l’oc mėmoire assez bluffant pour une carte 2 DPC. Étant moi même possesseur de cartes asus Extreme depuis des année, je pourrais me laisser tenter. Mais l’Apex sera ma priorité pour ma future machine. Le gros point faible reste cependant la gestion des lignes PCI par ASUS. c’est vraiment mauvais par rapport à Gigabyte par exemple. Forcer les 3 M.2 en gen 5 sur la planche est absurde.

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