[Test] NZXT N9 X870E : une carte mère AM5 solide mais controversée

NZXT N9 X870E Review

Note Globale - 7.9

7.9

Avec la N9 X870E, NZXT tente d’imposer sa vision minimaliste et intégrée sur la plateforme AM5. Reste à savoir si cette déclinaison haut de gamme, héritée d’ASRock mais proposée à un tarif plus élevé, parvient à convaincre face à une concurrence déjà bien armée.

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Quand NZXT se lance sur le terrain des cartes mères gaming, il y a toujours ce petit parfum de pari. Après la N9 Z890 destinée aux processeurs Intel Core Ultra 200S, c’est au tour de sa déclinaison AMD AM5, la NZXT N9 X870E, de venir défendre ses couleurs.

Révélée à l’automne 2024 et finalement disponible au printemps 2025, cette carte positionnée sur le haut de gamme AM5 arrive face à une concurrence déjà bien installée. Elle mise sur un design sobre, une intégration poussée à l’écosystème NZXT et une fiche technique solide : PCIe 5.0, Wi-Fi 7, USB4 et un étage d’alimentation 20+2+1 phases, taillé pour l’overclocking.

On ne pense pas spontanément à NZXT pour équiper un Ryzen 9000, mais la marque persiste et signe, en adaptant ici son approche à l’architecture Zen 5. Fidèle à son ADN, elle conserve ses connecteurs propriétaires pour renforcer la cohérence de l’ensemble, tout en misant sur une esthétique singulière. Le large bandeau RGB qui traverse le carénage des E/S attire l’œil, mais c’est surtout l’accent mis sur le refroidissement qui intrigue : chaque slot M.2 profite d’un dissipateur massif et le VRM est épaulé par deux ventilateurs dédiés.

Reste qu’il faut parler franchement : cette N9 X870E est très proche de l’ASRock X870E Nova Wi-Fi, dont elle reprend la base technique. Même PCB, mêmes caractéristiques, mais une robe noire signée NZXT, des connecteurs propriétaires et une finition plus léchée… pour 150 € de plus. La question n’est donc pas de savoir si la carte est performante – elle l’est globalement – mais si l’habillage NZXT justifie ce tarif premium.

Affichée à 499 € (MSRP), elle se place directement face aux MSI MPG X870E Carbon Wi-Fi et ASUS ROG Strix X870E-E Gaming. Pari audacieux ou simple opération marketing ? C’est ce que nous allons décortiquer dans ce test complet de la NZXT N9 X870E.

Déballage de la NZXT N9 X870E : l’art de faire du neuf avec de l’ancien

L’ouverture de la boîte révèle immédiatement la philosophie NZXT : packaging soigné, présentation premium et sobriété assumée. Le blanc immaculé de la boîte contraste avec les visuels techniques détaillés au dos, mettant en avant Wi-Fi 7, PCIe 5.0 et design thermique.

Le bundle reste dans la lignée minimaliste de la marque : deux antennes Wi-Fi, quatre câbles SATA (deux droits, deux coudés), un assortiment de vis M.2 et les fameux répartiteurs NZXT 8 broches. Ces derniers convertissent les connecteurs propriétaires en headers PWM classiques, permettant d’utiliser du matériel tiers sans passer par l’écosystème NZXT.

nzxt n9 x870e box bundle

Comparé à l’ASRock Nova, le bundle est quasi-identique, NZXT se contentant d’ajouter sa documentation CAM et ses adaptateurs propriétaires. À 500 €, on aurait pu espérer plus d’accessoires premium, mais NZXT privilégie l’essentiel à l’accumulation allant jusqu’à fournir des antennes vissées devenues collector.

Design de la NZXT N9 X870E : quand l’habit fait le moine

C’est incontestablement sur ce point que NZXT justifie sa valeur ajoutée. Une transformation dont la marque a le secret. La version noire impose une présence visuelle marquante avec un design sombre et mystérieux, loin de l’esthétique industrielle des cartes mères grand public.

Les dissipateurs VRM adoptent une finition en aluminium avec un empilement d’ailettes, complétés par un carénage en plastique noir mat traversé d’une bande blanche translucide rétroéclairée qui contraste avec le noir dominant.

Une touche RGB discrète comparée à celle de sa sœur N9 Z890, que nous avons récemment testée.

La pièce maîtresse reste cette grande plaque en aluminium strié qui couvre entièrement la zone PCIe et M.2. Les rainures ne sont pas qu’esthétiques : elles participent à la dissipation thermique tout en créant un jeu d’ombres et de lumière du plus bel effet. Le logo NZXT chromé, parfaitement intégré au centre, signe cette transformation.

Seul regret : l’absence de backplate à ce niveau de gamme. NZXT conserve la finition noire brute habtiuelle. Certes élégante mais qui manque de protection et de rigidité face aux backplates blindées de la concurrence premium.

Block diagram de la NZXT N9 X870E

Le schéma bloc de la NZXT N9 X870E illustre une architecture classique X870E : les composants critiques sont reliés directement au CPU, tandis que deux chipsets AMD PROM21 assurent la connectivité supplémentaire. La séparation entre fonctions CPU et extensions I/O optimise bande passante et modularité, mais entraîne des compromis, notamment sur la répartition des lignes PCIe.

Le processeur AM5 gère directement deux canaux mémoire DDR5 (4 DIMM max), deux ports USB4 arrière via un contrôleur ASM4242, et deux sorties DisplayPort redirigées vers les Type-C. Le slot PCIe x16 principal (GPU) et le premier M.2 (Gen5) sont également connectés directement au CPU, garantissant des performances maximales. Le BIOS est relié en SPI, tandis que les contrôleurs Super I/O Nuvoton passent par LPC/eSPI.

La communication CPU-chipset se fait via un lien PCIe 4.0 x4. Le premier PROM21 gère les ports USB 3.2 (jusqu’à Gen2x2 en façade), deux SATA natifs, le contrôleur LAN Realtek RTL8126-CG (5 GbE) et le module Wi-Fi 7 en PCIe Gen3 x1.

Le second PROM21 ajoute deux M.2 PCIe 4.0 x4 et un slot PCIe x16 câblé en x4, adapté aux cartes d’extension, mais pas aux GPU. Cette liaison en cascade augmente la connectique mais peut créer des conflits de bande passante en usage intensif.

Un contrôleur ASM1061, relié en PCIe Gen3 x1, fournit deux SATA supplémentaires. Bien que pratiques, ces ports induisent parfois une latence au démarrage et nécessitent des pilotes dédiés.

En résumé, la carte combine des connexions directes CPU (GPU, SSD principal, USB4, DDR5) et large éventail de périphériques via les deux chipsets. La présence de PCIe 5.0 uniquement pour GPU et premier M.2 est logique, mais les limitations de bande passante des chipsets persistent, comme sur toutes les cartes AM5 actuelles.

Architecture de la NZXT N9 X870E : du solide hérité d’ASRock

L’alimentation de la NZXT N9 X870E repose sur une configuration de 20 + 2 + 1 + 1 phases.

NZXT omet dans sa communication la phase PQMC (« Miscellaneous »), située en haut à gauche du schéma de puissance, dotée d’une bobine différente. Les autres rails sont le PUMEM (mémoire), le PQSOC (SoC du CPU : contrôleurs mémoire, PCIe et I/O) et le PQVC (cœurs CPU).

Le contrôle est assuré par le Renesas RAA229628, régulateur de tension et contrôleur de gestion d’alimentation. Il pilote les convertisseurs multiphases et ajuste la tension en temps réel via le bus SVI3, essentiel pour la stabilité des Ryzen AM5 (≥ 120 W TDP).

Les étages d’alimentation reposent sur des modules Renesas R2209004 (jusqu’à 110 A), intégrant mesures de courant et température. Vingt sont dédiés au VCore et deux au SoC. À cela s’ajoute le Vishay SiC431A, un power stage MOSFET compact à haute efficacité, et le ISL 99360, utilisé pour la phase PQMC.

Gestion thermique : l’innovation NZXT en question

L’étage d’alimentation en 23 phases s’appuie sur deux dissipateurs massifs, dont l’un recouvre le panneau I/O et intègre deux ventilateurs.

Le second dissipateur, dépourvu de caloduc, prend en charge l’autre moitié des MOSFETs et selfs.

Ces ventilateurs de 40mm se logent verticalement dans l’épaisseur du dissipateur, évacuant l’air chaud vers l’arrière du boîtier.

Cette solution active présente des avantages : maintien des VRM frais sous charge extrême, réaction rapide aux pics thermiques. Mais elle introduit aussi des inconvénients : bruit audible sous charge (réglé par défaut sur la température CPU), maintenance supplémentaire, et risque de panne mécanique.

Lors de notre stress test OCCT avec le Ryzen 9 9900X, les sondes internes (SVI3) ont relevé entre 65 et 70 °C au niveau des étages d’alimentation, ce qui correspond à une température inférieure à 50 °C sur les radiateurs. Ces chiffres témoignent d’une excellente maîtrise thermique, les ventilateurs ne nécessitant même pas de dépasser 40 % de vitesse pour maintenir ce niveau.

Les ventilateurs, réglés par défaut sur la température CPU, deviennent audibles en charge prolongée mais restent facilement maîtrisables via le logiciel CAM en limitant leur vitesse à 40 %, sans réel impact thermique.

Le reste des composants électroniques

Parmi les autres composants présent sur le PCB, on retrouve :

  • Macronix MX25V4035F (4 Mbit) : SPI-NOR flash pour firmwares annexes (EC, RGB, Secure Boot, recovery).
  • Realtek RTL8126 : contrôleur Ethernet 2,5 GbE relié en PCIe, adapté aux transferts lourds (NAS, montage vidéo).
  • Realtek ALC4082 : codec audio USB moderne, 32 bits/384 kHz, complété par DAC/ampli pour casques haute impédance.
  • NXP LPC5528 : microcontrôleur ARM Cortex-M33, dédié aux fonctions embarquées (clavier, ventilateurs, RGB, TPM).
  • Nuvoton NCT5585D et NCT6796D-S : Super I/O et monitoring (température, tensions, ventilateurs, ACPI).
  • AMD PROM21 (OGA2) : double chipset soudé, déjà décrit dans le block diagram.
  • Mémoire flash Macronix MX25U25671G (32 Mo) : BIOS/UEFI principal.
  • Winbond 25Q40CLNIG (512 kB) : firmware pour contrôleur embarqué ou modules annexes (TPM, RGB).
  • Diodes Inc. PI3EQX2004ZHE : PCIe ReDriver, assurant l’intégrité du signal PCIe 5.0.
  • Contrôleur “USB BIOS Flashback” : permet mise à jour BIOS via USB sans CPU/RAM.
  • Nuvoton 3961SP : circuit secondaire pour gestion ventilateurs/températures.
  • DEC3908CX : MOSFET N-channel dual, utilisé pour rails DDR5 ou secondaires (VDDP).

BIOS de la NZXT N9 X870E : ASRock bridé par NZXT

Le BIOS de la N9 X870E adopte une approche volontairement minimaliste : menus réduits, ventilation simplifiée et absence de visuels complexes.

bios nzxt n9 x870e 01

Les fonctions d’overclocking sont présentes, mais limitées à l’essentiel (fréquences, tensions, limites), l’objectif étant la stabilité et la clarté. La logique est d’assurer une base fiable, tout en confiant la gestion avancée (ventilos, RGB, capteurs) au logiciel CAM sous Windows.

bios nzxt n9 x870e 02

Overclocking avec PBO

L’UEFI intègre un menu complet pour Precision Boost Overdrive : activation/désactivation, limites PBO, override du Scalar, offset de fréquence et seuil thermique. L’option “Boost Clock Override” augmente la fréquence max jusqu’à +200 MHz, tandis que le Scalar (jusqu’à 10x) prolonge les pics de tension.

Le Curve Optimizer permet d’ajuster le comportement AVFS par cœur ou globalement, en tension positive ou négative (-30 à +30). Cela améliore soit l’efficacité, soit la stabilité à haute fréquence. Ces réglages, conformes à l’AGESA AMD, restent sûrs et réversibles, et suffisent pour optimiser un Ryzen 7000/9000 sans toucher aux microparamètres.

Réglages mémoire

La carte gère les profils EXPO/XMP directement via “DRAM Profile Configuration”. Le BIOS lit et affiche les profils JEDEC et EXPO/XMP avec leurs tensions et timings (ex. DDR5-4800 @ 1,10 V, DDR5-6000 @ 1,40 V).

Pour les utilisateurs avancés, le menu DRAM Timing Configuration donne accès à tous les timings primaires, secondaires et tertiaires. Le BIOS lit aussi directement les tensions du PMIC (VDD, VDDQ, VPP), ce qui facilite le diagnostic. L’interface combine ainsi simplicité pour l’utilisateur lambda et profondeur pour l’amateur de tuning mémoire. Mais n’espérez pas trouver de presets prédéfinis, contrairement à ce que proposent la plupart des constructeurs reconnus.

Contrôle des ventilateurs et VRM fans

La gestion des ventilateurs peut se faire via l’UEFI (menu “PC Monitoring”) ou via CAM sous Windows. Les deux méthodes couvrent les PWM classiques et les petits ventilateurs VRM (30 mm) intégrés dans le radiateur MOSFET.

Dans le BIOS, on peut définir des seuils de température et des vitesses associées, avec possibilité d’arrêt complet des VRM fans (“MOS FAN On/Off”) si le flux d’air du boîtier est suffisant. CAM offre une interface graphique plus flexible avec des profils modifiables à chaud, y compris la mise à zéro en dessous d’un seuil.

Le menu Advanced concentre la plupart des réglages matériels : processeur, périphériques PCIe, stockage, USB, gestion de l’alimentation, ainsi que des options plus techniques propres aux plateformes AMD. C’est là aussi qu’on retrouve les menus d’overclocking officiels, mais dans une version volontairement simplifiée.

Côté sécurité, il est possible de définir des mots de passe pour limiter l’accès et d’activer le Secure Boot pour renforcer la protection du système. L’onglet Tool regroupe des utilitaires pratiques, notamment l’effacement sécurisé des disques et la mise à jour du BIOS via une clé USB.

On retrouve aussi les options de sortie pour sauvegarder ou annuler les changements, ou encore un menu de démarrage direct sur un périphérique précis sans toucher à l’ordre global.

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Dans l’ensemble, l’interface se concentre sur l’essentiel : elle évacue les fioritures graphiques et les sous-rubriques alambiquées pour proposer un socle lisible. Pourtant, ce dépouillement pousse le curseur trop loin. On garde l’impression d’un UEFI inachevé, avec une définition 720p franchement datée, un manque d’outils d’OC EZ DIY, et des mises à jour qui arrivent à la traîne face aux concurrents.

NZXT CAM

Le logiciel CAM constitue le centre de gestion de l’écosystème NZXT. Connecté directement au contrôleur de la carte via une interface interne, il assure le monitoring et le pilotage en temps réel. Plus moderne que les solutions classiques, il propose une interface claire pour la gestion des ventilateurs, de l’éclairage et des périphériques compatibles.

Sur la N9 X870E, CAM permet un contrôle précis de tous les connecteurs PWM, y compris les deux ventilateurs VRM intégrés. Les courbes de ventilation sont définissables à partir de différentes sondes (CPU, VRM, carte mère) et peuvent être regroupées dans des profils (“Quiet”, “Performance”, “Manual”). Les connecteurs hybrides 8 broches NZXT offrent aussi la gestion combinée de ventilateurs et d’accessoires RGB.

L’éclairage intégré et tous les périphériques CAM (AIO, hubs, LED, boîtiers, claviers, souris) peuvent être synchronisés, avec des effets dynamiques liés à la charge CPU/GPU. CAM devient ainsi une plateforme unifiée de gestion NZXT, idéale pour centraliser les réglages sans recourir à des logiciels tiers.

Support DDR5 de la NZXT N9 X870E : performances héritées

Les quatre slots DDR5 reprennent exactement les spécifications de la Nova : support jusqu’à 192 GB en dual-channel, fréquences jusqu’à DDR5-8200+ selon la QVL, compatibilité XMP 3.0 et EXPO. La gestion CUDIMM permet d’atteindre les hautes fréquences sans compromis.

Aucune surprise ni amélioration par rapport à la base ASRock. NZXT se contente de reprendre l’existant, ce qui reste correct pour le segment mais n’apporte aucune valeur ajoutée technique.

Slots PCIe sur la NZXT N9 X870E : minimalisme assumé

Ici aussi, copie conforme avec la Nova : un slot PCIe 5.0 x16 principal conservant l’intégralité des 16 lignes, plus un second slot PCIe 4.0 x16 fonctionnant en mode x2. Cette configuration minimaliste privilégie les performances maximales du GPU principal au détriment de l’extensibilité.

nzxt n9 x870e slots pcie 5

L’approche reste cohérente pour une carte gaming moderne : un GPU principal en pleine puissance, des extensions légères sur le second slot. Mais elle limite les configurations multi-GPU ou les besoins d’extension importants. La carte ne propose pas non plus de mécanisme de dégagement assisté pour le GPU, d’où une large découpe dans le radiateur M.2 afin d’atteindre le levier du port graphique.

Stockage sur la NZXT N9 X870E : moins c’est plus ?

Première différence notable avec la Nova : NZXT fait l’impasse sur le cinquième emplacement M.2 de la carte de base. Là où ASRock propose cinq emplacements M.2 (un PCIe 5.0 x4, trois PCIe 4.0 x4, un PCIe 3.0 x2), NZXT se limite à quatre (un PCIe 5.0 x4, trois PCIe 4.0 x4).

Cette réduction s’explique probablement par des contraintes esthétiques : le design “full cover” de NZXT masque certaines zones de la carte, rendant l’accès au cinquième slot complexe.

Le port M.2 PCIe Gen 5 occupe la position supérieure, comme souvent pour limiter la longueur des pistes et respecter une signalisation plus exigeante. Il dispose de son propre grand radiateur, mais n’est pas totalement sans outil, contrairement à la majorité des solutions concurrentes en 2025.

Les trois autres emplacements sous le port PCIe principal sont en PCIe Gen 4 et possèdent un dissipateur en monobloc couvrant l’ensemble.

Les 4 emplacements sont dotés de clips M.2. De petites encoches maintiennent le SSD et le clip bascule pour verrouiller le support dans la bonne position. C’est l’un des systèmes les plus simples et agréables que nous ayons utilisés pour fixer un M.2.

Système de refroidissement M.2 : du mieux et du moins bien

NZXT rattrape partiellement cette lacune avec un système de refroidissement M.2 repensé. Le slot PCIe 5.0 bénéficie d’un dissipateur massif de 25mm.

Ce premier emplacement est le seul à disposer de pads thermiques des deux côtés et le seul accessible sans retirer la carte graphique. L’accès reste toutefois délicat : la vis de fixation, minuscule, est nichée dans un renfoncement entre le carénage I/O et l’empilement du dissipateur M.2 principal.

Les trois emplacements M.2 inférieurs en PCIe 4.0 partagent un grand dissipateur monobloc, sans outil, avec pads thermiques uniquement sur la face supérieure.

Il s’emboîte grâce à des languettes métalliques situées à une extrémité. L’insertion comme l’extraction demandent une certaine force, mais l’ensemble reste bien en place une fois verrouillé. Problème: il se retrouve complètement coincé sous la carte graphique, et ajouter ou remplacer un SSD impose de démonter le GPU.

Connectivité Réseau : copie conforme décevante

NZXT reprend exactement la configuration réseau de la Nova, avec ses qualités et ses défauts.

rtl8126

Le LAN 5G s’appuie sur le contrôleur Realtek RTL8126, correct sans être exceptionnel face aux solutions Intel ou Aquantia qu’on trouve sur la concurrence premium.

Wi-Fi 7 : moderne et bien implémenté

Le module Wi-Fi 7 Intel BE200 offre d’excellentes performances sur le papier : tri-bande (2,4/5/6 GHz), débit théorique de 5,8 Gbps et compatibilité Bluetooth 5.4.

nzxt n9 x870e Wi Fi 7 Intel BE200
module Wi-Fi 7 Intel BE200

Son intégration est en revanche différente de celle de la N9 Z890 : ici, le module est directement implanté sous le cache I/O, comme c’est désormais la norme dans l’industrie, alors que la Z890 utilisait encore une carte déportée reliée par deux fils traversant le PCB.

Cette conception plus moderne simplifie l’assemblage et améliore la robustesse, même si NZXT conserve des antennes vissées, là où certains concurrents comme ASUS, MSI ou Gigabyte misent déjà sur des solutions EZ-DIY plus pratiques.

Système audio : du gâchis partagé

Le codec Realtek ALC4082 équipe la NZXT N9 X870E, composant habituellement réservé au très haut de gamme. Toutefois, son implémentation minimaliste gâche son potentiel.

alc4082
Realtek ALC4082

Sur la N9 (comme sur la Nova), on ne trouve que deux condensateurs audiophiles visibles, là où les implémentations premium comptent six condensateurs ou plus, complétées par des DAC ESS SABRE dédiés, des couches PCB séparées pour l’audio et des amplificateurs casques haute impédance.

Cette économie sur un composant premium interroge. À ces niveaux de prix, on s’attend à une section audio soignée, pas à une implémentation basique d’un codec haut de gamme.

NZXT fait même pire que la Nova sur la connectique audio arrière : deux jacks + S/PDIF contre cinq jacks + S/PDIF sur l’ASRock. Une régression injustifiable.

Les classiques

La NZXT N9 X870E présente un afficheur de codes POST à LED. Près du connecteur ATX 24 broches se situent les boutons Power et Reset, ainsi qu’un connecteur USB 3.2 Gen 2 10 Gbit s Type C pour le panneau avant.

Côté stockage, la carte propose quatre ports SATA, ce qui reste la norme actuelle alors que les M.2 prennent le relais, certaines cartes allant même jusqu’au U.2 pour le stockage haute capacité.

Deux en-têtes USB 3.0 sont présents, l’angle inférieur gauche regroupe une paire d’en-têtes ARGB 3 broches, deux en-têtes USB 2.0 et trois des cinq connecteurs ventilateurs PWM natifs de la carte, les deux restants étant fournis par les câbles adaptateurs du 8 broches.

Panneau arrière de la NZXT N9 X870E

La connectique arrière reprend 95% de celle de la Nova : deux ports USB4 40 Gbps, cinq USB 3.2 Gen 2, trois USB 3.0, plus les USB 2.0 habituels. Les boutons BIOS Flashback et Clear CMOS facilitent la maintenance, le port HDMI permet d’exploiter l’iGPU des APU.

Les seules différences significatives concernent la réduction de la connectique audio déjà évoquée, ainsi qu’un agencement légèrement revu afin de libérer de l’espace pour l’entrée du ventilateur VRM. Pour le reste, la conception demeure inchangée.

Connectivité interne : l’écosystème NZXT en force

C’est ici que NZXT apporte sa principale valeur ajoutée technique. La marque ajoute ses connecteurs propriétaires :

  • Un connecteur NZXT RGB LED dédié,
  • Deux connecteurs NZXT 8 broches PWM (compatibles avec les hubs et ventilateurs maison),
  • Adaptation possible vers du standard via les câbles fournis.

Cette approche favorise l’intégration avec l’écosystème NZXT (Kraken, Aer, Grid), mais peut frustrer les utilisateurs d’autres marques.

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Les puristes apprécieront la possibilité de tout gérer via CAM, les autres regretteront cette dépendance logicielle.

Test de la NZXT N9 X870E

Configuration de test

nzxt n9 x870e test 01

Fréquences boost observées

La NZXT N9 X870E permet au Ryzen 9 9900X d’exprimer correctement son potentiel. En test monocœur sous Cinebench R23, le CPU grimpe à 5569 MHz, ce qui correspond à la fourchette basse des cartes AMD X870 testées d’AMD où on avait toujours dépassé les 5600 Mhz.

En charge multicœur, la fréquence oscille entre 4916 et 5085 MHz, avec une consommation mesurée de 162 Watts en mode standard.

Performances SSD PCIe 5.0

Installé sur le slot M.2 principal de la NZXT N9 X870E, notre SSD PCIe 5.0 a atteint 14 330 Mo/s en lecture et 8 118,53 Mo/s en écriture sous CrystalDiskMark 8, avec un taux de remplissage de 64 %. Si le débit en lecture est correct, les autres mesures chutent probablement en raison d’une température élevée atteignant 82 °C, provoquant un throttling thermique.

À titre de comparaison, le même SSD avec un taux de remplissage de 64 %, testé sur la ROG Crosshair X870E Extreme, a donné des valeurs théoriques conformes (14 000/12 000 Mo/s) pour une température de 64 °C. Cette différence met en lumière une lacune dans la conception de ce dissipateur.

AIDA64 : Cache & Mémoire DDR5

Lors du benchmark AIDA64 réalisé sur la NZXT N9 X870E, le Ryzen 9 9900X associé à de la DDR5-6000 CL30 affiche des débits mémoire élevés: 77 000 MB/s en lecture comme en écriture et 70 000 MB/s en copie, pour une latence de 77,4 ns.

Les performances du cache sont conformes aux attentes : le L1 atteint 7 886,2 GB/s en lecture et 4 001,1 GB/s en écriture ; le L2 affiche 2 904 GB/s en lecture et 2 109 GB/s en écriture. Enfin, le L3 grimpe à 1 044,3 GB/s en lecture et 1 150 GB/s en écriture. Ces résultats placent la carte parmi les meilleures X870E testées sous AIDA64.

Conclusion : un design soigné pour un tarif salé, mais pas révolutionnaire

test review nzxt n9 x870e 02
[Test] NZXT N9 X870E : une carte mère AM5 solide mais controversée
Conclusion

NZXT a beau livrer une carte mère bien construite, avec un VRM costaud en 20+2+1 phases, une connectique à jour et une gestion thermique maîtrisée, l’ensemble laisse un goût d’inachevé. Car une fois passé l’effet "wahou" du design et l’intégration à l’écosystème logiciel maison, difficile de ne pas froncer les sourcils en regardant l’étiquette de prix.

À 499 € (445 € actuellement), la comparaison avec l’ASRock X870E Nova pique un peu. Pour 130 € de moins (hors promo), cette dernière aligne un BIOS plus moderne, des mises à jour bios plus réactives, et même quelques options bonus. De quoi poser une vraie question : assiste-t-on à un simple rebranding d’un produit ASRock vendu au prix fort ? Ou NZXT capitalise-t-il un peu trop sur son image de marque et son interface logicielle pour gonfler artificiellement la facture ?

Pendant que les concurrents misent sur des innovations concrètes type EZ DIY pour simplifier montage et entretien, NZXT reste campé sur des choix datés : connecteurs propriétaires, absence de réelles nouveautés côté expérience utilisateur… Résultat, on a l’impression de payer surtout pour le look.

Il serait peut-être temps pour NZXT de revoir sa copie. Pourquoi ne pas s’inspirer de collaborations à succès comme ASUS x Noctua ou Seasonic x Noctua, et créer de vraies éditions spéciales NZXT avec des partenaires solides ? Cela apporterait une valeur ajoutée réelle plutôt qu’un simple rebranding à la sauce design.

En l'état, la N9 X870E demeure une carte mère fiable et techniquement sérieuse, mais son prix et son manque d'audace la réservent surtout aux puristes déjà acquis à l'univers NZXT. En leur nom, nous lui décernons notre coup de cœur pour son design sobre et unique.

Qualité / Finition
9.5
Potentiel d'Overcloking (VRM)
8.7
Refroidissement actif & passif
8
Capacité de stockage
7.5
Prix
6
Note des lecteurs0 Note
0
Points forts
VRM 20+2+1 phases performant et bien refroidi
Support PCIe 5.0 (GPU + SSD principal)
Wi-Fi 7 et USB4 intégrés
Design soigné et sobre, typique de NZXT
Intégration logicielle via NZXT CAM
Points faibles
Très proche de l’ASRock Nova, mais 150 € plus chère
BIOS simplifié, en retrait face à la concurrence
Connectique audio réduite et un slot M.2 en moins
Dissipateur M.2 PCIe 5.0 perfectible sous forte charge
Pas de backplate ni d’innovations EZ DIY
7.9

ph award coup de coeur

Wael.K

Ravi de vous accueillir sur ma page dédiée aux articles ! Je suis Wael El Kadri, et je suis un ingénieur civil de profession. Mais ma véritable passion est le matériel informatique. J'en suis passionné depuis l'âge de 12 ans, et j'aime apprendre et découvrir de nouvelles choses. En 2016, j'ai créé ma page personnelle sur les réseaux sociaux, baptisée Pause Hardware. C'est là que je partage mes créations en modding, mais aussi divers sujets liés au matériel informatique en général. J'ai également crée le site web, pausehardware.com, en 2019 où je publie des articles plus approfondis sur le matériel à travers des tests et revues et articles de news. J'ai eu l'opportunité de participer en tant qu'exposant à plusieurs événements liés aux jeux vidéo, aux côtés de grandes marques, notamment lors de la Paris Game Week en 2018 et 2019. Je reste constamment en quête de nouvelles manières de partager mes connaissances et ma passion pour le matériel informatique avec d'autres passionnés. Voici quelques publications médiatiques qui ont mis en lumière mon travail : Deux articles dans le magazine Extreme PC, parus dans ses  numéros 1 et 21 : Extreme PC Magazine Issue 21 (adobe.com) Également, un article sur Forbes intitulé "Dix Modèles de PC Incroyables en 2021" sur forbes.com : Ten Incredible PC Mods Of 2021 (forbes.com)
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