CORSAIR VANGUARD 96
Note Globale - 8.5
8.5
Avec le Vanguard 96, Corsair inaugure une nouvelle ère. Ce clavier mécanique au format 96 % veut concilier compacité et fonctionnalités complètes, tout en introduisant les nouveaux switches maison MLX Plasma et un écran LCD intégré. Nous l’avons mis à l’épreuve pour vérifier si ce pari est réussi.
En septembre 2025, Corsair frappe fort : la série K70 disparaît officiellement de la roadmap de la marque. Après plus de quinze ans de présence continue, ce clavier devenu une icône du gaming ne connaîtra plus de nouveaux modèles. Mais s’il quitte l’avenir de Corsair, il continuera sans doute à trôner sur des milliers de bureaux de joueurs à travers le monde, rappel d’une époque où il s’était imposé comme l’un des claviers les plus présents sur les scènes esport et dans la communauté compétitive.
Pour incarner cette transition, Corsair dévoile la nouvelle gamme VANGUARD, présentée comme l’évolution raffinée de ses modèles phares, des K70 aux K95 et K100. Deux références ouvrent le bal : le VANGUARD Pro 96, équipé des switches magnétiques Corsair MGX Hyperdrive avec Rapid Trigger, et le VANGUARD 96, plus accessible mais tout aussi ambitieux dans son approche. C’est sur ce dernier, dans sa version équipée des switches linéaires MLX, que nous avons pu mettre la main dans sa déclinsaison plasma.
Le VANGUARD 96 adopte un format 96 %, qui condense la quasi-totalité des touches d’un clavier full-size dans le gabarit d’un TKL, tout en ajoutant six touches G discrètes intégrées. Il inaugure des fonctionnalités inédites pour Corsair : un écran LCD IPS couleur de 1,9’’ personnalisable, une molette multifonction inspirée du Stream Deck+, et surtout le Corsair Web Hub, une plateforme web permettant de configurer le clavier sans installation logicielle. L’intégration prévue avec l’écosystème Elgato, notamment via un Stream Deck virtuel, confirme l’orientation hybride du clavier, pensé autant pour les joueurs que pour les créateurs.
Avec ses switches MLX Plasma pré-lubrifiés en usine, donnés pour 80 millions de frappes et équipés d’une lentille Fresnel qui intensifie le rétroéclairage RGB, le VANGUARD 96 promet une frappe fluide et précise. Il conserve aussi les fondamentaux qui ont bâti la réputation de la marque : un châssis en aluminium usiné, quatre couches de mousse d’insonorisation, un polling rate de 8 000 Hz assuré par la technologie AXON, et la fonction FlashTap SOCD, conçue pour optimiser les déplacements en jeu compétitif.
Affiché à 179,99 €, ce nouveau venu porte l’héritage du K70 tout en inaugurant une nouvelle vision. Reste à voir s’il saura convaincre au-delà de son statut symbolique et s’imposer comme le nouveau standard Corsair pour la prochaine décennie.
Emballage et contenu
Le Vanguard 96 arrive dans une boîte au code couleur classique de Corsair, mêlant le jaune vif caractéristique de la marque à un visuel en façade qui présente le clavier dans son intégralité. Sur le côté, trois icônes mettent en avant des éléments clés : un écran LCD décrit comme un outil de personnalisation ultime, le format 96 % qui combine compacité et fonctionnalités complètes, ainsi que la technologie AXON avec son hyper-polling à 8 000 Hz. La compatibilité multiplateforme est également mise en avant, avec une prise en charge annoncée pour PC, Mac, Xbox et PlayStation.
L’arrière du carton détaille davantage les spécifications, avec cinq points forts mis en avant : format 96 % accompagné d’un écran couleur, six touches G dédiées aux macros, intégration du Virtual Stream Deck d’Elgato, polling rate de 8 000 Hz, et switches mécaniques MLX pré-lubrifiés avec support du hot-swap 3 et 5 pins. Ces mentions marketing confirment d’emblée l’orientation hybride du clavier, pensé autant pour les joueurs que pour la productivité.
À l’intérieur, le clavier est maintenu par des protections ajustées et protégé par un film papier, assurant une sécurité correcte pendant le transport.
Le bundle inclut un câble USB-C tressé et détachable, la documentation habituelle, un repose-poignets amovible dont nous évaluerons le confort lors des tests, ainsi qu’un outil extracteur pour touches et switches. Un ensemble sans surplus, qui va droit à l’essentiel pour mettre rapidement le clavier en service.
Design & Construction : nos impressions
Le Vanguard 96 marque une rupture visuelle avec l’héritage angulaire de la série K70. Avec ses 388 x 141 x 43 mm pour 994 grammes, ce nouveau format 96% offre un compromis idéal : l’encombrement d’un TKL avec la fonctionnalité complète du pavé numérique.
Corsair annonce une réduction d’environ 25 % de l’encombrement par rapport à un full-size comme le K100, avec un clavier plus court de 12 % en largeur et 15 % en profondeur. Les coins arrondis et les lignes plus douces signalent immédiatement qu’on entre dans une nouvelle ère chez Corsair, plus moderne et moins agressive visuellement.
La construction repose sur une structure hybride associant une plaque supérieure en aluminium anodisé noir à texture granuleuse et un châssis inférieur en plastique. Cette approche permet de maintenir un poids contenu tout en offrant la rigidité nécessaire pour une frappe consistante. L’inscription « //VANGUARD » gravée sur la tranche avant gauche apporte une touche de sophistication discrète.
Le clavier est proposé en deux déclinaisons : un modèle tout noir classique et une version dual-tone plus audacieuse avec des touches blanches et noires mélangées. Un choix bienvenu pour ceux qui cherchent à sortir de la monotonie habituelle.
Les six touches G programmables sur le côté gauche s’intègrent harmonieusement dans le design grâce à leur profil bas discret . Leur positionnement légèrement surélevé par rapport au châssis les rend facilement identifiables au toucher sans risquer d’activation accidentelle.
Le dessous révèle une conception soignée avec quatre points d’appui (deux patins en caoutchouc et deux pieds réglables sur une position).
La gestion du câble impressionne avec cinq sorties possibles – trois sur le bord supérieur et une de chaque côté – permettant un acheminement optimal selon la configuration du bureau. Le câble USB-C tressé inclus respire la qualité avec sa rigidité maîtrisée qui évite les nœuds.
Le repose-poignets magnétique mérite une mention spéciale. Avec ses 8 cm de profondeur, sa surface au toucher doux et ses six patins antidérapants, il offre un confort appréciable. Le logo Corsair subtilement imprimé en blanc et la fixation magnétique solide complètent un ensemble cohérent.
L’ensemble respire la solidité : aucune flexion du châssis sous pression, pas de jeu entre les différents éléments, des assemblages précis. Corsair prouve qu’une construction hybride aluminium/plastique peut offrir une qualité de fabrication irréprochable quand elle est bien exécutée.
Éléments fonctionnels
Le Vanguard 96 ne se limite pas à un simple format compact : il embarque une série de fonctions pensées pour élargir son champ d’utilisation.
En premier lieu, son écran LCD IPS couleur de 1,9’’ affiche une résolution de 320 × 170 pixels avec une luminosité de 350 cd/m².
Il peut servir à afficher des images, des GIFs ou des informations système, et s’accompagne d’une molette multifonction permettant de gérer le volume, la luminosité ou de basculer entre plusieurs modes (sélection via FN + F12). L’écran est aussi capable de synchroniser ses informations avec la molette, comme sur le Stream Deck+.
Sur la gauche, six touches G dédiées permettent d’enregistrer macros et raccourcis. Elles peuvent être associées directement à des actions dans le Stream Deck virtuel, ouvrant ainsi la porte à des scénarios de productivité ou streaming en plus du gaming. Un bouton dédié, le Stream Deck Launch Key, permet d’afficher instantanément cette interface virtuelle sur l’écran du PC.
Le clavier intègre aussi un Game Mode activable via une touche dédiée. Celui-ci désactive la touche Windows, applique un schéma lumineux simple, et surtout permet de tirer parti du polling rate jusqu’à 8 000 Hz via la technologie AXON (réglable dans le Web Hub). Une touche de fonction supplémentaire, FN + Right Shift, active le mode FlashTap SOCD, qui gère la priorité des touches de direction pressées simultanément pour optimiser les déplacements en jeu compétitif.
Corsair a également repensé la personnalisation logicielle. Le Corsair Web Hub permet de créer macros, assignations et effets lumineux directement depuis un navigateur, sans installer iCUE. Le clavier peut stocker jusqu’à 5 profils (1 en mémoire locale et 4 via Web Hub) et supporter jusqu’à 20 couches d’éclairage en mode matériel. Pour ceux qui préfèrent la simplicité, de nombreux effets sont accessibles par raccourcis FN (rainbow, spiral, static color, etc.).
En pratique, ces ajouts donnent au Vanguard 96 une polyvalence inédite pour la marque : pensé pour l’esport avec son Game Mode et son hyper-polling, il s’ouvre aussi au streaming et à la productivité grâce à son écran, ses G-keys et son intégration Elgato. (Les fonctions Elgato Stream Deck, seront disponibles via une mise à jour ultérieure.)
Ergonomie du Vanguard 96
Avec son format 96 %, le Vanguard 96 parvient à conserver le pavé numérique tout en réduisant la largeur globale par rapport à un full-size. Cette compacité rapproche naturellement la souris de l’axe du corps, ce qui limite la torsion de l’épaule et améliore la posture. Avec un poids de 994 g, le clavier reste assez léger, mais sa stabilité est correcte grâce à ses patins caoutchoutés.
À noter toutefois que les pieds arrière font aussi office de surface d’appui : leur matériau rigide autorise de légers déplacements si l’on pousse le clavier, sans que cela ne nuise à l’usage en frappe ou en jeu.
À plat, le clavier affiche 1,9 cm de hauteur à l’avant au niveau de la plate, soit environ 3,5 cm jusqu’au sommet des touches. L’arrière monte à 2,8 cm pour la plate et 4,3 cm avec les touches, ce qui dessine une pente modérée, adaptée à une frappe prolongée.
Avec les pieds déployés, l’avant reste identique (1,9 / 3,5 cm), tandis que l’arrière grimpe à 3,7 cm (plate) et 5,2 cm (touches). Cette inclinaison plus prononcée conviendra à certains utilisateurs, mais elle augmente mécaniquement la dorsiflexion des poignets. Pour une saisie longue durée, la position basse demeure la plus neutre.
Le repose-poignets magnétique joue ici un rôle essentiel. Aligné avec la courbe du châssis, il prolonge naturellement la pente du clavier, avec 1 cm d’épaisseur à l’avant et 1,9 cm à l’arrière. Sa surface douce et ses six patins antidérapants apportent un réel confort, réduisant la cassure des poignets et rendant le clavier plus agréable à utiliser au quotidien.
Enfin, l’espacement de 7 à 8 mm entre les bords des touches assure une saisie fluide et limite les erreurs, malgré la densité propre au format 96 %. Le temps d’adaptation autour du bloc fléché et du pavé numérique reste raisonnable, et l’ensemble conserve une bonne cohérence pour une utilisation polyvalente, du gaming intensif à la bureautique.
Isolation et insonorisation
Le Vanguard 96 adopte une conception acoustique travaillée, reposant sur plusieurs couches de matériaux spécifiques. Une mousse absorbante en PORON est placée entre la plate et le PCB, tandis qu’une couche de silicone tapisse le fond du châssis. Ce dispositif vise à amortir les vibrations et à réduire les résonances internes, pour obtenir un rendu sonore plus contrôlé.
En utilisation, la frappe se distingue par un profil sonore feutré et relativement homogène. Les switches MLX Plasma, déjà pré-lubrifiés en usine, tirent parti de cette isolation et offrent une sonorité linéaire adoucie. Les stabilisateurs assurent une bonne régularité sur les grandes touches, limitant les bruits parasites habituels. La barre espace constitue toutefois une exception : son retour sonore se distingue légèrement du reste du clavier et peut être perçu comme plus résonant selon l’intensité de la frappe.
Le résultat global reste satisfaisant : l’acoustique conserve le caractère d’un clavier mécanique, mais avec un rendu plus doux et maîtrisé, agréable aussi bien en jeu que lors de longues sessions de frappe.
Touches et switches
Le Vanguard 96 est équipé de keycaps en PBT double-shot, une solution plus durable que l’ABS peint. Ce procédé garantit un marquage inaltérable et permet le passage homogène du rétroéclairage RGB à travers les légendes. Certaines variantes du clavier utilisent encore des touches ABS peintes, mais notre version française adopte bien le double-shot.
Le modèle que nous testons correspond à la déclinaison dual-tone, avec environ 80 % des touches en blanc sur une base noire, offrant un contraste visuel marqué et une bonne lisibilité. La texture légèrement granuleuse apporte un toucher mat agréable et limite la brillance liée à l’usure.
Sous les keycaps, on retrouve les switches mécaniques Corsair MLX Plasma, une conception maison. Ce sont des linéaires pré-lubrifiés en usine, donnés pour 80 millions de frappes. Leur comportement se distingue par une course fluide et un retour léger, sans à-coups perceptibles.
Les caractéristiques chiffrées annoncent une force d’activation de 45 g, un point d’actionnement à 2,0 mm et une course totale de 4,0 mm, des valeurs dans la norme des linéaires modernes. Les stems intègrent une lentille Fresnel qui amplifie et diffuse le rétroéclairage RGB, tout en limitant le wobble latéral.
Les MLX Plasma sont montés sur un système hotswap compatible avec les switches 3 et 5 broches, ce qui laisse la possibilité de personnaliser le clavier avec d’autres références mécaniques si souhaité.
Les stabilisateurs se montrent globalement efficaces, même si la barre espace conserve une sonorité distincte, parfois plus résonante selon l’intensité de la frappe.
En pratique, l’ensemble délivre une frappe agréable et homogène. Le toucher mat des keycaps associé à la linéarité des MLX Plasma favorise autant la fluidité en jeu que le confort lors d’une saisie prolongée.
Corsair Web Hub
Avec le Vanguard 96, Corsair poursuit le virage amorcé avec le MARK 75, premier clavier à avoir inauguré ce nouvel écosystème. Révélé lors du Computex, le Web Hub incarne la volonté de la marque de basculer vers une configuration entièrement en ligne, directement depuis le navigateur, sans logiciel à installer.
L’outil reste encore très jeune : seuls quelques produits récents sont pris en charge pour l’instant, comme la souris Sabre v2 Pro Ultralight Wireless que nous avons testée la semaine dernière. Le support doit s’étendre progressivement à l’ensemble de la gamme, mais il faudra patienter avant que l’écosystème complet bascule vers ce nouveau modèle.
L’avantage principal est évident : aucune installation n’est requise. Que l’on soit sur un PC de jeu, un poste de travail ou même une machine partagée, il est possible de personnaliser son clavier en quelques clics, sans télécharger le moindre logiciel.
L’interface, claire et intuitive, reprend l’ensemble des réglages attendus :
- Éclairage RGB avec gestion par couches et effets variés (statique, vagues, impulsion, etc.).
- Remappage complet des touches, incluant macros, commandes souris ou multimédia.
- Molette rotative multifonction, assignable au volume, à la luminosité, au défilement horizontal/vertical, au zoom ou encore au changement d’application.
- FlashTap SOCD, pour définir la priorité d’entrées contradictoires, particulièrement utile en compétitif.
- Écran LCD, personnalisable avec images, animations ou widgets.
- Mode Jeu, qui permet de désactiver certaines touches (Win, Alt+Tab, Alt+F4), d’ajuster la luminosité ou d’appliquer un profil lumineux dédié.
Les paramètres avancés complètent l’expérience en offrant la possibilité de :
- Régler le taux d’interrogation USB jusqu’à 8 000 Hz.
- Changer la disposition logicielle (FR, US, etc.).
- Activer un mode PlayStation pour compatibilité console.
- Ajuster la luminosité générale.
- Réinitialiser le clavier aux paramètres d’usine.
Enfin, Corsair Web Hub intègre un outil de mise à jour du firmware en ligne, garantissant une maintenance simple et sans logiciel résident.
Seule ombre au tableau : Web Hub et iCUE ne peuvent pas tourner ensemble. Si l’un est lancé, l’autre demande à être fermé. Comme tous les périphériques Corsair ne sont pas encore compatibles avec Web Hub, cette cohabitation forcée peut créer de la confusion pour les utilisateurs disposant d’un écosystème mixte. Pour l’instant, seuls les produits les plus récents, comme le Vanguard 96, bénéficient de cette prise en charge 100 % Web.
Corsair Vanguard 96 en pratique
Dès les premières frappes, le Vanguard 96 met en avant la fluidité de ses switches MLX Plasma. Leur course linéaire, associée à une force d’activation de 45 g et une pré-lubrification en usine, assure un déclenchement léger et réactif.
La frappe conserve une régularité appréciable, sans heurts notables, et profite de l’amortissement interne par mousse PORON et silicone qui réduit les résonances parasites. La signature sonore est feutrée et homogène, même si la barre espace se distingue par un retour légèrement plus résonant selon l’intensité de la frappe. Les grandes touches stabilisées gardent une tenue correcte, limitant les vibrations et le rattle.
En saisie prolongée, l’expérience se révèle confortable. Les keycaps en PBT double-shot offrent une texture mate agréable au toucher et limitent le lustrage dans le temps. Le repose-poignets magnétique, bien aligné sur le profil du châssis, adoucit l’angle d’attaque et limite la fatigue des poignets. Le format 96 % demande un court temps d’adaptation, notamment autour du bloc fléché et du pavé numérique compacté, mais s’avère cohérent et efficace au quotidien.
En jeu, le clavier s’appuie sur la technologie AXON et son polling rate jusqu’à 8 000 Hz pour offrir une excellente réactivité. La fonction FlashTap SOCD apporte un gain en compétitif, en résolvant les entrées contradictoires sur les touches directionnelles. Les six G-keys programmables, bien intégrées sur la tranche gauche, se révèlent pratiques pour lancer des macros ou des raccourcis sans quitter la zone de frappe principale.
L’élément le plus visible reste l’écran LCD IPS de 1,9’’, mais son utilité réelle s’avère limitée. Capable d’afficher images, GIFs animés ou widgets basiques, il séduit par la personnalisation visuelle plus que par la fonctionnalité.
Dans l’usage quotidien, il n’apporte pas de valeur ajoutée décisive : la gestion du volume ou de la luminosité reste plus intuitive via la molette, et les informations affichées ne remplacent pas réellement un logiciel ou un tableau de bord système. L’écran impressionne à première vue, mais reste anecdotique une fois l’effet de nouveauté passé.
En définitive, le Vanguard 96 livre une expérience solide : une frappe fluide et maîtrisée, une acoustique travaillée, un confort bien pensé avec son repose-poignets, et une réactivité à la hauteur des exigences compétitives. L’écran LCD, en revanche, peine à convaincre sur l’aspect pratique, confirmant qu’il s’agit davantage d’un élément esthétique que d’un atout fonctionnel.
Conclusion
Avec le Vanguard 96, Corsair ouvre officiellement une nouvelle ère en mettant fin à la série K70, qui disparaît de la roadmap après plus de quinze ans de règne. Ce basculement n’est pas anodin : le K70 s’était imposé comme l’un des claviers les plus utilisés par les joueurs compétitifs, au point de devenir un symbole de fiabilité dans l’esport. Le Vanguard 96 a donc la lourde tâche de prendre le relais et de prouver que Corsair peut encore surprendre sur un marché désormais saturé de modèles compacts haut de gamme. Sur le plan matériel, le Vanguard 96 reste un clavier solide et cohérent. Le format 96 % réussit à condenser toutes les touches essentielles dans un encombrement proche d’un TKL, ce qui améliore la posture et libère de l’espace pour la souris sans sacrifier le pavé numérique. La construction hybride, la présence d’un repose-poignets magnétique confortable et la frappe fluide des switches MLX Plasma font de ce modèle un clavier agréable aussi bien en jeu qu’en saisie prolongée. Rien à redire non plus sur la réactivité, assurée par la technologie AXON et son polling rate à 8 000 Hz, ni sur la présence de touches G dédiées, toujours utiles pour macros et raccourcis. Mais au-delà de cette base solide, la question de la véritable nouveauté se pose. Les switches MLX Plasma, présentés comme une innovation, ont déjà été intégrés à certains modèles de la série K70 Pro. L’écran LCD IPS de 1,9’’ impressionne à l’allumage mais reste plus décoratif que fonctionnel. Quant à l’intégration annoncée avec l’écosystème Elgato Stream Deck, elle n’est pas disponible au lancement et arrivera via une mise à jour ultérieure, tout comme la fonction d’affichage des informations système sur l’écran. Autrement dit, les nouveautés majeures mises en avant par Corsair sont encore en attente. Le passage à Corsair Web Hub illustre bien ce paradoxe. L’idée d’une configuration en ligne, sans installation logicielle, est séduisante et marque une rupture avec iCUE. L’interface est claire, riche en options et même capable de gérer le firmware. Mais dans l’état actuel, la plateforme est jeune, et surtout, elle ne peut pas cohabiter avec iCUE. Pour les utilisateurs déjà équipés d’un écosystème Corsair plus ancien, cela signifie jongler entre deux environnements incompatibles, un frein évident à l’adoption. En définitive, le Vanguard 96 est un clavier réussi dans sa conception, confortable à utiliser, agréable à la frappe et techniquement à la hauteur. Mais il arrive avec un positionnement ambigu : il inaugure une nouvelle gamme sans proposer de rupture immédiate. Ses atouts majeurs – l’écran et l’intégration Elgato – sont encore limités ou absents, tandis que les switches et la technologie AXON existaient déjà sur les derniers K70. À 179,99 €, il se positionne correctement face à la concurrence, mais il ne parvient pas encore à incarner pleinement la révolution annoncée. Corsair a posé les bases d’un nouvel écosystème, mais ce lancement ressemble davantage à une transition préparatoire qu’à un véritable changement de génération. Il faudra attendre les futures mises à jour pour juger si l’intégration Elgato, l’écran LCD enrichi et les fonctions avancées sauront transformer le Vanguard 96 en successeur incontesté du K70, ou s’il restera un modèle de transition dans l’histoire de la marque. 
