
Nintendo a balancé sa Switch 2, et si vous pensiez que le prix de 469,99 € allait être le seul choc… attendez de voir ce qu’elle a dans le ventre. Pas côté processeur – on reste chez NVIDIA avec du DLSS et du Ray Tracing en bonus – mais côté stockage, la console nous sort une exigence un poil exotique : les cartes MicroSD Express.
Oui, Express, comme dans PCI Express. Ça sent le turbo sous le capot !
MicroSD Express : des cartes mémoire… en mode SSD NVMe
À première vue, une carte microSD, c’est petit, léger, inoffensif. Mais dans sa version SD Express, elle devient un bolide. Le standard SD 7.1 (pour les microSD) et SD 8.0 (la version costaude) embarque une interface PCIe 3.0 ou 4.0 selon les cas, avec une compatibilité NVMe en prime. En chiffres, ça donne :
- 985 Mo/s en PCIe 3.0 x1
- 1970 Mo/s si on double les lignes (PCIe 3.0 x2 ou 4.0 x1)
- 3940 Mo/s avec du PCIe 4.0 x2

Comparé aux 624 Mo/s du standard UHS-III, c’est un autre monde. Et histoire de ne pas planter tout l’écosystème, le format reste rétrocompatible : on peut encore les glisser dans des lecteurs SDHC, avec des débits bridés évidemment.

Une intégration presque trop propre
Côté conception, ces cartes causent directement avec le CPU via le protocole NVMe, comme un SSD M.2. Pas besoin d’émulation ou de couche legacy. Un simple adaptateur avec quelques composants (un régulateur et trois condos, on a vu plus compliqué) suffit à les rendre compatibles avec les interfaces M.2 classiques. Bon, dans la vraie vie, cet adaptateur n’existe pas encore en masse, mais c’est dans les tuyaux.
Attention toutefois : exposer une interface PCIe sur un port externe, c’est ouvrir la porte à des failles potentielles si mal géré – l’exemple de Thunderbolt devrait suffire à calmer les téméraires. Et comme toujours avec le PCIe, gare à la dissipation thermique : pas sûr qu’un PCB minimaliste tienne la charge.
Et dans les rayons ? Bonne chance.
Actuellement, seules SanDisk, Samsung et Lexar ont des modèles de MicroSD Express à leur catalogue. Et comme souvent avec les nouvelles techno, les prix sont aussi compressés que les stocks : ça pique. L’arrivée future de la Switch 2 a d’ailleurs déjà eu un petit effet inflationniste sur le marché.

Mais sur le papier, c’est séduisant : un format minuscule, des performances de SSD, et une promesse de modularité pour les consoles, les smartphones, voire les caméras. Reste à voir si l’écosystème va suivre, ou si Nintendo va encore devoir tracer sa route tout seul en espérant que le public suive malgré les contraintes.