
Le monde du stockage vient de prendre un virage violent, et vous n’êtes pas invités. Micron vient de dévoiler trois SSD nouvelle génération dopés à la NAND G9 sur 276 couches. Le plus rapide ? Le 9650 PCIe Gen 6. Le plus glouton ? Le 6600 ION avec ses 245 To prévus. Le plus réactif ? Le 7600, champion de la latence.
Inutile toutefois d’envisager l’intégrer dans votre PC : ces monstres sont réservés aux data centers, aux fermes d’IA et aux hyperscalers qui manipulent bien plus de données que vos barrettes de RAM RGB n’en verront jamais.
Le 9650 : un SSD qui fait passer votre M.2 NVMe pour une clé USB
Premier SSD PCIe 6.0 à sortir des labos, le 9650 balance 28 Go/s en lecture, 14 Go/s en écriture, 5,5 millions d’IOPS et une efficacité énergétique de 67 % supérieure aux modèles Gen 5. Il profite de la nouvelle génerate flsh G9 TLC Nand

Avec ses 28 Go/s en lecture séquentielle et 5,5 millions d’IOPS en lecture aléatoire, le 9650 ne fait pas que courir vite, il sprinte en continu. Mais le plus impressionnant reste sa capacité à alimenter les GPU sans temps mort : c’est littéralement un pipeline à données conçu pour des workloads IA massifs, du type inférence temps réel ou agents d’entreprise dopés au RAG.

Grâce à son interface PCIe 6.0, ses options liquid cooling en E1.S, et sa compatibilité avec les rétimers Astera Labs et Broadcom, il devient le partenaire naturel des architectures Nvidia Blackwell ou Dell de dernière génération. Et cerise sur le SSD : des options FIPS 140-3, TAA et une stack entièrement Micron du contrôleur jusqu’au firmware.
En effet, grâce au GPUDirect Storage (ou DirectStorage), il établit un lien direct avec les GPU Nvidia Blackwell, en court-circuitant le CPU. En clair, votre SSD échange déjà avec la carte graphique pendant que vous hésitez encore à appuyer sur le bouton d’alimentation.
Le 6600 ION : le SSD qui stocke votre vie. Et celle de votre entreprise.
Jusqu’à 245 To. Non, ce n’est pas une faute de frappe. Le 6600 ION est le roi du volume, monté sur PCIe 5.0 avec de la QLC G9 NAND. 4,9 To par watt, 2,4 Po dans un serveur 1U, et une consommation qui ferait pleurer un datacenter à bande magnétique.

Le 6600 ION n’est pas juste gros, il est astucieusement dense : avec 122 To dans un format E3.S de la taille d’un paquet de cartes, il permet à un seul serveur 1U d’embarquer 2,4 Po de flash. Et ce n’est pas fini : en 2026, une version 245 To arrivera pour repousser encore les limites.

Comparé à trois HDD de 36 To, le 6600 consomme 37 % d’énergie en moins tout en occupant moins du quart de l’espace. Si on étend ça à un déploiement de 2 exaoctets, l’économie peut monter à 3,4 MWh par jour, soit l’équivalent de la consommation quotidienne de 124 foyers américains. Niveau sécurité, Micron sort le grand jeu : cryptage matériel, environnement sécurisé, firmware signé, tout y est.
Si vous pensez encore que votre collection de jeux Steam peut lui faire peur, repensez vos ambitions.
Le 7600 : la réactivité à l’état pur, pour charges de travail qui n’attendent pas
Moins d’une milliseconde de latence, 12 Go/s en lecture, 7 Go/s en écriture, et 2,1 millions d’IOPS en aléatoire.

Le 7600 joue la carte du SSD « nerveux » : une latence inférieure à 1 ms même sous charge (RocksDB, QD128), avec un débit séquentiel de 12 Go/s en lecture, 7 Go/s en écriture. C’est aussi l’un des seuls Gen5 à combiner 2,1 MIOPS en lecture aléatoire et un doublement des performances en écriture aléatoire par rapport à ses concurrents directs.

Côté fiabilité, il garantit un QoS stable et une consommation maîtrisée, avec jusqu’à 79 % d’efficacité énergétique en plus sur certains workloads complexes. Le tout en plusieurs formats (E1.S, U.2, E3.S), et intégrant les standards de sécurité OCP 2.5.
Le 7600 n’est pas là pour le spectacle, il est là pour livrer des résultats, en silence, pendant que vous attendez que votre SSD gaming charge un niveau.
Disponibilité : pas dans votre config, pas même en rêve
Les 9650 et 7600 sont déjà entre les mains de quelques élus dans les centres de test. Le 6600 ION de 122 To arrive au T3 2025, et la version de 245 To suivra en 2026. Bref, ce n’est pas pour tout de suite, et surtout pas pour vous.
Micron signe ici un manifeste : ces SSD ne sont pas faits pour jouer, ni pour “booster Windows”. Ils sont là pour propulser les IA, fluidifier le cloud, et absorber des charges de données que votre PC ne saurait même imaginer. À moins que votre bureau soit un datacenter, vous pouvez refermer l’onglet.