
Le scandale EK Water Blocks continue de faire les gros titres. Déjà englué dans un scandale financier et éthique d’ampleur, le leader slovène du refroidissement liquide pour PC doit maintenant faire face à une nouvelle salve d’accusations dévastatrices. Dans une vidéo publiée le 29 avril, la chaîne YouTube Gamers Nexus dévoile des documents inédits attestant de pratiques aussi choquantes qu’illégales au sein de l’entreprise.
Une lettre de menace qui en dit long
Pièce la plus saisissante de ce dossier : une lettre de menace adressée par EK à un ancien employé contractuel. Ce dernier y est sommé de payer la somme astronomique de 70 000€, sous peine de poursuites pénales pouvant conduire à un an de prison en Slovénie ! Une preuve parmi d’autres du climat de peur et d’intimidation qui règne chez EKWB.
Racisme décomplexé et travail dangereux
Toutes aussi effarantes, des communications internes minées par un racisme décomplexé font voler en éclats l’image progressiste que l’entreprise s’est efforcée de construire. Dans un secteur dominé par une majorité slovène, les minorités semblent avoir peu voix au chapitre chez EK.
Le management d’EKWB sur la sellette
Pour appuyer ses dires, la chaîne a mené une enquête titanesque qui lui a coûté plus de 40 000$. Avocats, analystes financiers, anciens employés… Tous ont été mis à contribution pour un résultat sans appel. La responsabilité d’EK et de ses dirigeants y apparaît écrasante. Locaux insalubres, machines dangereuses, protection des salariés insuffisante… Les manquements aux règles élémentaires de l’OSHA (agence américaine pour la sécurité au travail) sont légion au sein d’EK Water Blocks. De quoi sérieusement écorner l’image de marque avant-gardiste du fabricant.

Ces révélations n’auraient pu voir le jour sans le concours d’anciens employés. Beaucoup ont accepté, pour la première fois, de briser l’omerta sur les agissements de leur ex-employeur. Des témoignages précieux recueillis par Gamers Nexus, décrivant par le menu les dérives du management.
Harcèlement moral, heures supplémentaires non payées, mépris total de la santé des salariés… Les méthodes de l’encadrement d’EK apparaissent aussi brutales que rétrogrades, aux antipodes des standards d’aujourd’hui. Un management par la terreur instauré depuis le sommet de la hiérarchie, en particulier chez EK Cooling Solutions, la branche américaine de l’entreprise.
D’ailleurs, un cabinet d’avocats propose une consultation gratuite aux employés d’EK Cooling Solutions au Texas.
Scandale EK Water Blocks : une guérison est-elle possible ?
Selon Gamers Nexus, ce marasme éthique découle en droite ligne de la culture d’entreprise promue par les têtes pensantes d’EK. Obnubilés par le profit et l’image, les dirigeants auraient délibérément fermé les yeux sur des pratiques qu’ils savaient abusives.
Des choix qui se retournent aujourd’hui dramatiquement contre eux. Car avec ces nouvelles révélations, c’est un véritable séisme qui frappe le mastodonte slovène. Sa réputation, déjà sérieusement entachée, risque de ne jamais s’en relever.
Le PDG d’EK, Edvard König, avait pourtant amorcé un mea culpa après la première vidéo de Gamers Nexus. Mais cela suffira-t-il ? Beaucoup en doutent et attendent désormais des actes forts. Réorganisation profonde, mise à l’écart des dirigeants compromis, dédommagement des victimes… Les chantiers qui attendent EK ont de quoi donner le vertige.
Scandale EK Water Blocks : Le hardware PC sous le choc
Plus largement, c’est tout l’écosystème hardware qui vacille sur ses bases. Car ce scandale dit beaucoup des travers d’une industrie en plein boom, prête à tout pour croître à marche forcée. Course à l’innovation frénétique, concurrence exacerbée, culture » bro » décomplexée… Les dérives ethniques ne datent pas d’hier.
C’est tout ce modèle que l’affaire EK remet violemment en question. Une prise de conscience salutaire qui doit pousser le secteur à une remise à plat complète de ses priorités et de ses process. Car une chose est sûre : l’époque de la croissance à tout prix, obtenue en piétinant les droits humains élémentaires, est révolue. Pour espérer regagner la confiance, les acteurs du hardware vont devoir montrer patte blanche. À commencer par un engagement résolu en faveur de l’éthique et de la transparence. Un défi que l’industrie ne peut plus se permettre d’esquiver, sous peine de perdre toute crédibilité. La balle est dans son camp.