
WebGPU franchit la dernière marche : l’API GPU moderne est activée dans les versions stables de Chrome et Edge sur Windows, macOS et ChromeOS, Chrome sur Android, Firefox sur Windows et macOS, ainsi que Safari sur macOS, iOS, iPadOS et visionOS. WebGPU devient ainsi une cible unique à l’échelle de tous les moteurs de navigateur majeurs.
WebGPU, successeur de WebGL et API unique pour le web
Conçu comme le successeur de WebGL, WebGPU s’appuie sur des API natives récentes comme Direct3D 12, Metal et Vulkan, plutôt que sur OpenGL ES. Au menu : un modèle bas niveau pour buffers, textures et command buffers, et un langage de shading dédié, WGSL. Résultat, des moteurs plus prévisibles côté performances et un accès bien plus direct aux fonctionnalités GPU actuelles que ne le permettait WebGL.

L’API ne se limite pas au rendu. Les compute shaders ouvrent la voie à l’exécution, depuis JavaScript et WebAssembly, de charges parallèles sur GPU : physique, simulation, ou encore machine learning. Des bibliothèques telles qu’ONNX Runtime Web et transformers.js exploitent déjà ces capacités pour faire tourner de l’inférence directement dans le navigateur, sur le GPU du client, ce qui réduit la latence et garde les données locales. En clair, jeux et modèles d’IA peuvent tourner dans l’onglet, en tirant parti du GPU local.
Calendrier d’adoption et nouveaux usages

D’après le développeur Konstantin Paulus, CEO de Diffusion Studio spécialisé dans le rendu navigateur, l’ampleur de la prise en charge va déplacer le curseur des applications en onglet dans les prochaines années. Il anticipe l’arrivée d’outils professionnels de motion graphics et de vidéo 2D autour de 2026, une fois la confiance dans les pipelines web établie. Son estimation place les jeux AAA et les outils de création 3D avancés à l’horizon 2027, suivis par des usages IA grand public en inférence locale vers 2028. Ces dates restent des hypothèses, mais elles cadrent l’effort nécessaire pour bâtir des produits complets sur une API bas niveau récente. Comme il le résume, « une API unique change la donne pour les moteurs et les outils ».

À court terme, WebGPU restera surtout entre les mains des auteurs de moteurs et des éditeurs d’outils multi‑plateformes. Avec Chrome, Edge, Firefox et Safari au rendez‑vous, ils peuvent considérer WebGPU et ses implémentations natives comme Dawn et wgpu comme une couche commune pour le graphique et le compute. La suite dépend désormais moins de la spécification que des moteurs, des éditeurs et des jeux capables de démontrer aux utilisateurs la valeur d’un accès GPU complet dans le navigateur.
Source : VideoCardz