
Der8auer, l’un des overclockeurs les plus respectés de la scène, a récemment mis les mains sur l’un des modèles les plus premium et coûteux de la série RTX 50 d’ASUS : la RTX 5090 ROG Astral. Et non, il ne s’est pas contenté d’un énième unboxing. L’objectif ici ? Comprendre jusqu’où cette bête peut aller une fois libérée de ses chaînes thermiques et électriques.
Le modèle Astral Liquid Cooled (LC) embarque un radiateur 360 mm avec trois ventilateurs, ce qui, combiné au blower intégré, porte le nombre total à quatre ventilateurs – tout comme la version aircoolée. Mais là où ça devient sérieux, c’est quand on regarde la limite de puissance : 600W en sortie d’usine, soit le maximum autorisé par le design de base. En temps normal, cette barrière est infranchissable par logiciel. Mais pour Der8auer, ces limites ne sont que des suggestions.
Shunt mod : la carte se croit sous-alimentée
Avant toute chose, la RTX 5090 Astral LC montre déjà de solides performances : elle grimpe à 2820 MHz dans 3DMark Speedway tout en maintenant une température sous les 60°C. Pas mal pour une carte bridée à 600W. Mais c’est justement cette limite qui pousse Roman à tenter un « shunt mod » – une modification physique du PCB consistant à ajouter des résistances parallèles aux shunt originaux.

Le résultat ? En ajoutant des résistances de 5 milliohms sur celles de 2 milliohms, la résistance tombe à 1.4 milliohm. Conséquence directe : la carte croit consommer 30% de moins que ce qu’elle tire réellement. Et là, le compteur s’affole.


Jusqu’à 800W de consommation… pour le fun (et la science)
Avec la seule modification matérielle, la consommation grimpe déjà à 650–720W. Une fois les réglages poussés via GPU Tweak (le logiciel d’ASUS), et un peu de tension en plus, on atteint 786W. En forçant encore davantage sur les fréquences GPU et mémoire, le cap symbolique des 800W est franchi.

Les gains sont bien là, avec une fréquence GPU en hausse de 100 à 200 MHz selon les runs. Et surprise, dans 3DMark Speedway, cette RTX 5090 overclockée coiffe au poteau la très sérieuse RTX PRO 6000 Blackwell, pourtant mieux dotée en cœurs.

Oui, mais à quel prix ?
Le mod shunt est loin d’être une nouveauté, mais sur des cartes aussi gourmandes que la RTX 5090, il devient un exercice d’équilibriste. Car oui, les câbles 12VHPWR peuvent théoriquement encaisser plus que prévu, mais comme l’a montré Der8auer lui-même, pousser trop fort peut littéralement faire fondre la connectique.
Ce genre de manipulation n’a donc rien de recommandable pour un usage quotidien. Mais pour les amateurs de records, ou ceux qui veulent tester les vraies limites d’un GPU hors norme, c’est une démonstration aussi impressionnante que risquée.