
Depuis plusieurs mois, des rumeurs évoquent un possible rachat d’Intel (certaines divisions). Bien que cette acquisition puisse renforcer la position stratégique de Qualcomm, elle se heurte à des obstacles majeurs, qu’ils soient financiers, géopolitiques ou réglementaires, faisant désormais passer ses avantages au second plan.
Qualcomm réévalue son intérêt pour le rachat d’Intel
D’après des informations relayées par TrendForce, l’intérêt initial de Qualcomm pour cette acquisition a diminué. La complexité inhérente à une telle transaction, combinée aux incertitudes entourant le contexte géopolitique et les régulations antitrust, semble avoir pesé lourdement dans la balance. Bien que Qualcomm n’exclue pas totalement cette possibilité à l’avenir, aucune action concrète ne devrait être entreprise avant l’investiture du prochain président américain en janvier 2025.
Un initié précise que l’entreprise pourrait, à court terme, envisager l’achat de participations partielles dans Intel ou encore revoir son projet ultérieurement.
Des défis majeurs à surmonter qui freine le rachat d’Intel
Depuis septembre 2024, les spéculations autour de cette opération se multiplient. Pourtant, les analystes s’accordent à dire que Qualcomm devra affronter des défis financiers, opérationnels et réglementaires considérables pour mener ce projet à bien.
- Une dette colossale à gérer : Intel affiche actuellement une dette excédant les 50 milliards de dollars. Lors de la publication de son rapport financier pour le troisième trimestre 2024, l’entreprise a également révélé une perte nette de 166,39 milliards de dollars, partiellement due à une dévaluation d’actifs et des dépenses liées à des licenciements massifs.
- Une surveillance réglementaire accrue : Une telle acquisition est susceptible d’attirer une attention particulière des autorités de la concurrence. En 2018, Qualcomm avait déjà abandonné un rachat à 44 milliards de dollars de NXP Semiconductors faute d’obtenir l’approbation des régulateurs chinois.
- Un manque d’expérience : Si l’accord se concrétise, Qualcomm devra prendre en charge les activités de fabrication de semi-conducteurs d’Intel, qui enregistrent présentement des pertes importantes. Ce type d’opération dépasse les expertises traditionnelles de Qualcomm, centré principalement sur les processeurs mobiles.
Une décision stratégique différée
Pour Qualcomm, l’acquisition d’Intel représenterait certes une opportunité de diversification stratégique, mais au prix de risques considérables.

Dans ce contexte, l’entreprise semble privilégier la prudence, en temporisant toute prise de décision jusqu’à ce que le climat politique et économique soit plus favorable. Intel semble actuellement repousser tout le monde, y compris ses propres clients, déçus par Arrow Lake et les Core Ultra 200S.
Notre Analyse
Cette révision des priorités de Qualcomm illustre les défis croissants auxquels sont confrontées les grandes entreprises technologiques dans un monde de plus en plus réglementé. À mesure que les tensions géopolitiques et les normes antitrust se durcissent, les fusions et acquisitions à grande échelle nécessitent une planification minutieuse.
Qualcomm devra peser soigneusement les bénéfices potentiels contre les risques financiers et opérationnels avant d’aller de l’avant.