
Les modules mémoire flambent : d’après CTEE, les prix de la DRAM ont bondi de 171,8 % sur un an. La vague partie des centres de données atteint désormais le grand public.
La demande IA siphonne l’offre, les prix s’emballent
Fin août, les fabricants ont relevé rétroactivement les tarifs des RDIMM de 40 à 50 %, malgré des contrats conclus à des niveaux bien plus bas. Selon le média, cette tension se répercute vite : la DRAM, longtemps perçue comme une commodité, devient un actif stratégique pour les data centers comme pour les configurations maison.

La cause première ? L’expansion des infrastructures d’IA qui absorbe mémoire et stockage. Il faut dire que Samsung et SK Hynix ne parviennent pas à honorer la demande : seulement 70 % des commandes seraient servies, ce qui grève les carnets des géants cloud américains et chinois et fait disparaître les stocks de sécurité.
Sur le terrain, l’onde de choc est visible. Un kit Corsair Vengeance RGB 32 Go Kit DDR5-6000 CL30 (CMH32GX5M2B6000Z30K) est passé d’environ 123 EUR à 166 EUR selon idealo via le suivi de prix. De leur côté, des fabricants de modules comme Kingston et ADATA paient désormais 13 dollars le chip DDR5 de 16 Go, contre 7 dollars six semaines plus tôt, au point d’effacer leur marge brute.
Plus inquiétant encore, les petits OEM et les distributeurs de canal auraient été prévenus : seulement 35 à 40 % des commandes pourraient être livrées jusqu’au premier trimestre 2026. Autrement dit, retard de sorties produits, revenus menacés, et un choix cornélien entre s’aligner sur un spot market avec fortes primes ou laisser les lignes à l’arrêt.
Cap sur 2025 : la hausse pourrait durer
Le patron d’ADATA, Chen Libai, voit dans le dernier trimestre de l’année le début d’une phase haussière majeure et l’entrée en période de contraintes d’approvisionnement. Dans le même esprit, le PDG de Phison, Pua Khein-Seng, avertit que la pénurie de NAND « pourrait durer une décennie » d’après ses propos. Rien d’étonnant à ce que le marché mémoire se tende de concert.
Reste à voir si les capacités nouvelles et les arbitrages des fondeurs calmeront les prix. En attendant, les assembleurs PC comme les acteurs serveurs devront composer avec des coûts élevés et un taux de remplissage de commandes plafonné autour de 70 %.
Source : TechPowerUp