
La situation devient suffisamment tendue pour pousser certains intégrateurs à revoir des fondamentaux pourtant intouchables. Chez Paradox Customs, la pénurie persistante de mémoire vive et la flambée des prix conduisent à une décision radicale : proposer des PC préassemblés… sans RAM.
Une option qui peut surprendre, mais que le spécialiste justifie par un contexte de marché sous tension, laissant aux clients le soin d’installer eux-mêmes leurs barrettes afin de contourner les ruptures et limiter l’impact financier.
Ce choix illustre jusqu’où la crise de la mémoire peut aller, au point de bousculer les standards du PC « clé en main » et de transformer une contrainte d’approvisionnement en compromis assumé.
PC préassemblé sans RAM : contournement malin ou faux bon plan ?
Selon Paradox Customs, l’ajout de l’option « no RAM » répond aux tensions d’approvisionnement qui bousculent habituellement un poste jugé stable chez les intégrateurs : inventaire prévisible, tarification maîtrisée, support standardisé. Quand la mémoire se raréfie, il faut soit absorber les surcoûts, soit relever les prix, soit retirer des kits du catalogue. Laisser le client apporter sa RAM contourne la chaîne d’approvisionnement, mais déporte aussi une partie du processus d’assemblage et de validation sur l’acheteur.
La zone grise apparaît dès que la compatibilité mémoire déraille avec la carte mère : boucles de boot, instabilités, plantages aléatoires d’applications, voire ce classique « ça boote avec une seule barrette ». Qui prend en charge le tri des paramètres BIOS, la formation mémoire, l’EXPO ou l’XMP pour une RAM non fournie par l’intégrateur ? D’après la question soulevée par la source, il n’est pas clair si le client sera renvoyé vers le vendeur de mémoire. Comme le résume ironiquement l’auteur : « à un moment, un préassemblé ressemble à un kit avec un bouton d’alimentation ».

Support, stockage, et limites du modèle
S’affranchir du stockage est généralement plus facile à justifier. Remplacer un SSD reste une opération relativement maîtrisée, même si l’accès au premier slot M.2, parfois dissimulé sous la carte graphique, peut déjà rebuter certains utilisateurs. La mémoire vive, en revanche, joue un rôle bien plus critique. Elle conditionne le POST, la stabilité globale du système et le comportement des profils automatiques EXPO ou XMP. La retirer de l’équation revient à transférer au client une part non négligeable de la complexité technique.
Paradox Customs assume pourtant une approche pragmatique, dictée par la conjoncture actuelle. Proposer des configurations « sans RAM » permet de maintenir les livraisons malgré la pénurie et l’envolée des prix, plutôt que de bloquer des machines complètes pour un seul composant devenu rare. Reste une inconnue majeure : les acheteurs accepteront-ils ce compromis entre disponibilité immédiate et tranquillité d’esprit ?
La question mérite d’être posée plus largement. Paradox Customs est-il un cas isolé, une réponse ponctuelle à une tension exceptionnelle du marché, ou le premier pas vers un modèle que d’autres assembleurs pourraient être tentés d’adopter si la pression sur la mémoire devait s’installer durablement ?
Source : VideoCardz