
Jeux AAA et émulation sur une machine pensée pour l’IA ? Le NVIDIA DGX Spark commence à prouver que c’est possible, même si le chemin n’est pas des plus simples.
DGX Spark, un mini poste IA qui sait aussi jouer
Attendu depuis des mois, le « mini workstation » DGX Spark basé sur le GB10 arrive enfin chez les utilisateurs. NVIDIA a livré avec retard, sans explication claire, et la plupart des premiers tests, souvent réalisés par des créateurs sponsorisés, se concentraient sur l’IA en oubliant le jeu vidéo. Le GB10 Blackwell Superchip embarque un CPU ARM 20 cœurs, 6 144 cœurs CUDA et 128 Go de LPDDR5X : sur le papier, de quoi viser des performances proches d’une GeForce RTX 5070. Problème, il n’existe pas aujourd’hui de Windows on ARM officiel pour cette plateforme.
Le système est fourni avec DGX OS, une distribution Ubuntu ouverte aux outils maison, mais sans pile gaming prête à l’emploi.
D’après un post Reddit (Retrotom), Cyberpunk 2077 tourne via Box64, couche de traduction x86 vers ARM. L’auteur indique avoir compilé Box64 v0.3.8 avec BOX32, installé Steam via le script fourni, relancé systemd-binfmt, puis lancé Steam et le jeu sous Box64. Résultat : environ 50 FPS en 1080p réglages moyens. DLSS est absent, la stabilité reste aléatoire, et l’expérience est décrite comme « cool mais inutile pour brûler environ 4 000 dollars », soit environ 3 700 euros selon le taux du jour.
Émulation PS3 et Xbox : plus convaincant
Premier partenaire notable, le MSI EdgeXpert AI reprend le même GB10 et 128 Go dans un châssis plus classique, proposé autour de 2 999 dollars (environ 2 800 euros). Dans ses essais, ETA Prime a utilisé RPCS3 pour des jeux PlayStation 3 comme Skate 3 et Xemu pour les titres Xbox d’origine. Le système tient environ 60 FPS en 1080p sur ces charges, ce qui montre un potentiel réel pour l’émulation.
Ces premiers retours confirment que le DGX Spark et ses déclinaisons peuvent jouer, mais seulement au prix de couches de traduction, d’astuces Linux et de patience. NVIDIA positionne toujours la plateforme comme une boîte à IA, pas comme une machine de jeu, et il n’existe ni pilotes « game-ready » officiels ni voie Windows annoncée pour ce matériel. Il faut dire que Jensen a confirmé que le GB10 appartient à la famille N1-Series, longtemps évoquée comme la rampe de lancement de NVIDIA sur le PC grand public. Reste à voir si cela se traduira, demain, par un support logiciel plus accueillant pour les joueurs.
Source : VideoCardz