
Très attendu par les amateurs de FPS tactiques hardcore, Gray Zone Warfare débarque enfin en accès anticipé. Mais entre optimisation aux fraises, bugs en pagaille et servers défaillants, le jeu de Madfinger Games part avec de sérieux boulets aux pieds. Dommage car sous sa technique bancale se cache un titre au potentiel certain.
Un monde immense mais vide
L’ambition de GZW est claire : proposer un bac à sable gigantesque mélangeant PvE et PvP avec des mécaniques de survie et de loot inspirées d’Escape from Tarkov. Et sur le papier, ça donne envie avec ses 100 km² de map, ses déplacements en hélicoptère ou encore sa météo dynamique.
Manette en main, c’est déjà moins glorieux. Malgré des panoramas parfois époustouflants, notamment en altitude, la zone de guerre de Lamang manque cruellement de vie et de personnalité au sol.

Les bâtiments sont génériques, la végétation clairsemée et les effets visuels limités. Pas de civil, de faune ou de véhicule pour meubler ce monde trop propret pour être honnête. Un constat d’autant plus dommageable que l’IA des ennemis est complètement à la rue, oscillant entre passivité absurde et agressivité injuste. Difficile de se sentir en terrain hostile.
Tirer, looter, mourir
Heureusement, le gameplay apporte un peu de fraîcheur. Le gunfight est plutôt satisfaisant malgré un manque de pep’s et de punch des armes, renforcé par un sound design très moyen. La customisation façon Tarkov est bien pensée et permet d’affiner son arsennal. On apprécie aussi le système de heal assez pointu obligeant à composer avec différents types de blessures.
Mais tout cela manque encore d’équilibrage et de profondeur. Les missions sont barbantes, le loot pas assez motivant et les risques minimes. Qu’on meure face aux balles des IA ou d’un joueur, on récupère facilement son stuff sans réelle tension. À quoi bon se faire un gros équipement avec des centaines de milliers de dollars ? L’adrénaline et le stress qui font le sel d’un Tarkov ne sont pas au rendez-vous.
Oubliez la fluidité avec Gray Zone Warfare
Le pire reste à venir avec les performances catastrophiques du jeu. Comptez 60 fps grand max sur une RTX 3070 en 1080p avec tout en Low et FSR en marche. Sinon ce sera un joli slideshow agrémenté de freezes, de chutes d’IPS monstrueuses et de lags incessants de l’IA, le tout sur fond de crash régulier. Un calvaire même sur des configs musclées qui donneraient presque envie de repasser sur console.
Et malchanceux propriétaires de GPU AMD ou de vieilles RTX, soyez forts. Le FSR 3 vous sera obligatoire pour espérer jouer mais au prix d’un rendu bien moins séduisant qu’avec le DLSS 3. Une politique matérielle déjà critiquable, au même titre que les DLC cosmétiques allant jusqu’à 100€. On sent les habitudes mobiles pointer le bout de leur nez.
Le pire accès anticipé de l’année ?
Qu’on se le dise : en l’état, Gray Zone Warfare n’est pas digne d’être joué. Son optimisation désastreuse, ses serveurs en carton et son contenu faiblard en font un produit bancal et frustrant malgré un potentiel évident. Espérons que Madfinger Games saura redresser la barre via de gros patchs dans les mois à venir.
Car on a envie d’y croire devant ce shooter bac à sable qui ose miser sur la survie en terrain hostile. Mais pour l’instant, ce n’est même pas le FSR ou le DLSS qui pourra sauver ce naufrage. Rendez-vous dans 6 mois pour un nouveau point technique. Si le jeu existe encore d’ici-là.