
Feu croisé sur Anthropic, riposte immédiate. Face aux accusations de dramatiser les risques de l’IA, Dario Amodei publie une mise au point et revendique une ligne qui conjugue vitesse et garde-fous.
Amodei tente de « remettre les pendules à l’heure »
Le patron d’Anthropic a diffusé un texte pour contrer « une hausse récente d’affirmations inexactes » sur la position de l’entreprise. « Anthropic est bâtie sur un principe simple : l’IA doit servir le progrès humain, pas le péril », écrit-il. La sortie intervient après une salve de critiques d’acteurs pro-Trump, dont David Sacks et Sriram Krishnan, accusant la société de nourrir la peur pour favoriser une emprise réglementaire.
La polémique a enflé lorsque Jack Clark, cofondateur, a évoqué ses « craintes appropriées » sur des systèmes puissants et « quelque peu imprévisibles ». Sacks a répliqué en parlant de stratégie de capture réglementaire, provoquant une défense du sénateur californien Scott Wiener, auteur de SB 53, et un durcissement des échanges. D’autres voix anti-régulation, comme Sunny Madra (Groq), ont accusé Anthropic de « créer le chaos » dans l’industrie.

Amodei insiste que la gestion des impacts de l’IA doit relever d’une logique de politique publique, pas de clivages partisans. Il met en avant des convergences avec la Maison-Blanche sur des axes clés : mise à disposition de Claude aux administrations fédérales, accord de 200 millions de dollars (environ 185 millions d’euros) avec le Département de la Défense, soutien affiché à l’AI Action Plan et aux efforts visant à élargir l’accès à l’énergie pour « gagner la course de l’IA ».
Régulation : lignes rouges et arbitrages
Le désaccord avec une partie de la Silicon Valley vient du refus d’Anthropic d’un moratoire de dix ans sur les lois d’État en IA, contesté au Congrès. Pour Amodei, le vrai risque n’est pas des normes locales mais l’alimentation des data centers chinois en GPU Nvidia. L’entreprise restreint ses services aux entités sous contrôle chinois, malgré le manque à gagner.
Autre fracture : le soutien au SB 53, texte californien de sécurité légère imposant des protocoles publics pour les modèles de frontière, avec exemption pour les sociétés sous 500 millions de dollars afin d’épargner les startups. Amodei assure qu’Anthropic écartera des produits et risques jugés dangereux, même rentables.
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Accusée de nuire à l’écosystème, la société affirme travailler avec de nombreuses startups et avoir porté son run rate de 1 à 7 milliards en neuf mois, tout en déployant l’IA de manière responsable. Elle promet de défendre une ligne d’équilibre entre sécurité et accélération.
Source : TechCrunch